En Inde, importante victoire lors d’élections législatives pour le BJP, le parti du Premier ministre Narendra Modi. Il remporte les grands États du Rajasthan et du Madhya Pradesh, chacun comptant 80 millions d’habitants. Une vague nationaliste hindoue qui prend une signification particulière, alors que Narendra Modi prépare sa réélection en mai 2024.
En remportant une large majorité dans ces États ainsi que celui du Chhattisgarh, le BJP affiche sa domination sur l’hindi belt, ces États très peuplés et plutôt pauvres du Nord et du Centre.
Privé du Rajasthan, le parti du Congrès ne contrôle désormais plus que trois États sur les vingt-huit que compte l’Inde. Les plus peuplés sont le Karnataka et le Telangana, remportés fraîchement dans le sud du pays.
- S. Nilakantan, auteur de Sud contre Nord, le grand fossé Indien, souligne cette fracture indienne. « Les électeurs du Nord sentent que le BJP protège leurs intérêts, car le gouvernement central favorise la redistribution budgétaire et le poids politique de ces États. Le nationalisme hindou est d’abord l’affirmation d’une supériorité culturelle des zones où l’on parle hindi, que ce soit celle des hindous par rapport aux musulmans mais aussi celle du Nord face au Sud du pays où l’on parle d’autres langues. »
À cinq mois des élections générales, l’opposition indienne, incarnée par le parti du Congrès et les partis régionaux, ne semble pas en mesure de faire trembler le BJP.