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: Le 10/05/2021 à 17:03 | MAJ à 18/07/2024 à 17:25
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Publié : Le 10/05/2021 à 17:03 | MAJ à 18/07/2024 à 17:25
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L’Europe a fait savoir qu’elle ne passera plus de commande avec le laboratoire Astra Zeneca moins efficace que les autres sérums contre les variants. Le président français a salué le pragmatisme européen alors que Maurice vient d’obtenir des milliers de doses de ce vaccin qui sera inoculés aux Mauriciens.
Une flambée épidémie s’explique toujours par plusieurs facteurs, et le variant dit « indien » pourrait bien être l’un d’eux en ce qui concerne le deuxième pays le plus peuplé au monde. Cette souche est plus contagieuse et présente des caractéristiques qui pourraient rendre les vaccins moins efficaces, contribuant à l’accélération de l’épidémie en Inde, avertit la scientifique en chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Soumya Swaminathan.
Dans un entretien avec l’AFP samedi, cette pédiatre et chercheuse indienne a déclaré que le variant B.1.617, qui a été détecté pour la première fois en Inde en octobre, était indiscutablement un facteur d’accélération de l’épidémie devenue hors contrôle dans le pays. Pour la première fois samedi, plus de 4 000 décès et plus de 400 000 nouvelles contaminations ont été recensés en 24 heures, mais les experts estiment que les chiffres officiels sont largement sous-évalués.
Bientôt parmi les « variants préoccupants » ?
Ce variant B.1.617, dont quelques dizaines de cas ont été recensés en France, pourrait être classé par l’OMS dans la liste des variants considérés comme plus dangereux que la version originelle du virus en raison de leur plus grande contagiosité, leur capacité à surmonter les défenses que procure la vaccination et le taux de mortalité des patients atteints, a estimé Soumya Swaminathan. Il « présente des mutations qui augmentent les transmissions, et qui peuvent aussi potentiellement le rendre résistant aux anticorps qui se sont développés grâce à la vaccination ou à une contamination naturelle », a expliqué la scientifique. Pour le moment, Santé publique France le classe parmi les « variants à suivre » et pas encore parmi les « variants préoccupants ».

Ce variant seul ne peut cependant pas être incriminé pour la hausse spectaculaire de cas en Inde, qui semble avoir baissé la garde trop tôt, avec de « grands rassemblements de masse », a relevé l’experte. Tel est aussi l’avis des autorités sanitaires françaises, selon lesquelles rien ne permet à ce stade son impact réel.

Dans un vaste pays comme l’Inde, les contaminations peuvent se poursuivre sans faire de bruit pendant des mois. « Ces premiers signes ont été manqués jusqu’à ce que (les transmissions) aient atteint un point où le décollage a été vertical », avertit la responsable de l’OMS.
« Des mois voire des années » pour la vaccination
Pour le moment, il est très difficile de lutter contre le virus « car l’épidémie concerne des milliers de personnes et il se multiplie à une vitesse qu’il est très difficile d’enrayer », a-t-elle encore dit, avertissant que la vaccination seule ne serait pas suffisante pour reprendre le contrôle de la situation.
L’Inde, qui est le plus grand producteur mondial de vaccins, n’a jusqu’à présent administré deux doses qu’à 2 % de sa population de 1,3 milliard d’habitants. « Cela va prendre des mois, si ce n’est des années, pour atteindre un taux de 70 à 80 % » de la population immunisée, selon la chercheuse. Dans un avenir proche, il faudra compter sur les mesures sociales et sanitaires déjà testées et éprouvées pour juguler l’épidémie, a-t-elle prévenu.
« Plus le virus se réplique, se diffuse et se transmet, plus le risque de mutations et d’adaptation » augmente, a souligné la scientifique. Et d’avertir : « Les variants qui accumulent un grand nombre de mutations peuvent finalement devenir résistants aux vaccins dont nous disposons actuellement. Ce sera un problème pour le monde entier. »