Le gouvernement indien a défendu la décision d’acheter du pétrole russe et a déclaré que ce qu’il achète à la Russie en un mois est inférieur à ce que l’Europe achète à la Russie en un après-midi.
L’Inde a en fait profité de prix réduits pour augmenter ses importations de pétrole en provenance de Russie à un moment où les prix mondiaux de l’énergie ont augmenté.
Les États-Unis ont déclaré que bien que ces importations de pétrole ne violent pas les sanctions, “le soutien à la Russie… est un soutien à une invasion qui a manifestement un impact dévastateur”.
La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a également exhorté l’Inde à réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie lors d’un voyage à Delhi en mars, qui a eu lieu en même temps qu’une visite du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
M. Lavrov a déclaré à ses homologues indiens que la Russie était disposée à discuter de toutes les marchandises que l’Inde souhaitait acheter et a insisté pour que les paiements soient effectués en roubles.
Où l’Inde obtient-elle son pétrole ?
Après les États-Unis et la Chine, l’Inde est le troisième consommateur mondial de pétrole, dont plus de 80 % sont importés.
Mais en 2021, seulement environ 2 % de ses importations totales de pétrole (12 millions de barils de brut de l’Oural) provenaient de Russie, selon Kpler, un groupe de recherche sur les matières premières.
L’année dernière, les approvisionnements de loin les plus importants provenaient des producteurs de pétrole du Moyen-Orient, avec des quantités importantes également des États-Unis et du Nigeria.
En janvier et février, l’Inde n’a importé aucun pétrole de Russie.
Mais jusqu’à présent, le montant des contrats pétroliers de l’Oural conclus pour l’Inde couvrant les mois de mars, avril, mai et juin – environ 26 millions de barils – est supérieur à la quantité achetée pendant toute l’année 2021, selon Kpler.
Quel est l’accord que l’Inde obtient ?
Suite à son invasion de l’Ukraine, il y a maintenant moins d’acheteurs pour le pétrole brut russe de l’Oural, certains gouvernements et entreprises étrangers ayant décidé d’éviter les exportations énergétiques russes, et son prix a chuté.
Si le prix exact des ventes faites à l’Inde n’est pas connu, “la décote de l’Oural par rapport au brut Brent [la référence mondiale] reste à environ 30 dollars le baril”, indique Matt Smith, analyste chez Kpler.
Ces deux types de brut se vendent normalement à un prix similaire.
Le monde peut-il se passer du pétrole et du gaz russes ?
À un moment donné en mars, alors que le prix du brut de l’Oural continuait de baisser, la différence entre eux a atteint un record absolu, ajoute-t-il.
Ainsi, “l’Inde est susceptible d’acheter au moins une partie de ce brut [russe] avec une remise importante”, dit-il.
Bien que le prix soit attractif, les grandes sociétés de raffinage indiennes sont confrontées à un défi pour financer ces achats, en raison des sanctions imposées aux banques russes.
C’est un problème auquel est confronté le commerce dans les deux sens.
L’une des options envisagées par l’Inde est un système de transaction basé sur les devises locales, dans lequel les exportateurs indiens vers la Russie sont payés en roubles au lieu de dollars ou d’euros.
Les États-Unis ont clairement exprimé leurs réserves à ce sujet, affirmant que cela pourrait “soutenir le rouble ou saper le système financier basé sur le dollar”.
Les importations indiennes de pétrole en provenance des États-Unis ont considérablement augmenté depuis février, selon les analystes de Refinitiv.
Cependant, les analystes du marché disent que cela pourrait ne pas être durable à l’avenir, car les États-Unis cherchent à utiliser leur production nationale de pétrole pour remplacer les approvisionnements en provenance de Russie après son invasion de l’Ukraine.
Il y a également des suggestions selon lesquelles le commerce avec l’Iran pourrait reprendre dans le cadre d’un mécanisme de troc que les raffineurs de pétrole indiens pourraient utiliser pour acheter son pétrole. Cet arrangement a cessé il y a trois ans, lorsque les États-Unis ont réimposé les sanctions contre l’Iran.
Mais il est peu probable que cela reprenne sans un accord plus large conclu dans les négociations internationales avec l’Iran sur son programme nucléaire.
Source : BBC and WION
Edited, Translated and Posted by : Jugernauth Raj