Téhéran ne semble avoir d’autre choix que de maintenir un semblant de dialogue avec le nouveau pouvoir afghan.
Il est loin le temps où Téhéran soutenait discrètement les Américains lorsqu’ils chassèrent les talibans d’Afghanistan en 2001. À l’époque, la République islamique d’Iran avait même ouvert son ciel aux avions du «Grand Satan» pour faciliter leurs frappes contre les bases d’al-Qaida et des étudiants en théologie.
L’Iran, asphyxié économiquement, est en quête de désescalade
Vingt ans plus tard, la position iranienne est largement plus nuancée: bien qu’inquiet d’un retour en puissance des extrémistes sunnites à sa frontière, l’Iran chiite cultive la prudence et l’ambivalence face aux nouveaux maîtres de Kaboul, tout en capitalisant sur le fiasco américain pour nourrir son discours anti-Washington. Ce lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, s’est ainsi félicité de «la passation pacifique du pouvoir et de la formation d’un nouveau gouvernement en Afghanistan», en précisant que son pays comptait sur la participation de «tous les groupes et toutes les parties».