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: Le 19/04/2021 à 05:12 | MAJ à 18/07/2024 à 17:25
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Publié : Le 19/04/2021 à 05:12 | MAJ à 18/07/2024 à 17:25
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Comme un air de déjà-vu…Serait-on en train de nous refaire le coup de l’hydroxychloroquine ? L’ivermectime, un antiparasitaire, suscite les mêmes controverses. Certains le voient comme le traitement miracle peu onéreux contre le Covid-19, quand les plus grands spécialistes tempèrent en observant que tout reste à prouver…
Un traitement supposément efficace contre le Covid-19 connu depuis longtemps, peu onéreux, mais rejeté par les autorités sanitaires : non, il ne s’agit pas de l’hydroxychloroquine, mais de l’ivermectine. Ce médicament antiparasitaire est devenu, en quelques mois, la nouvelle obsession de ceux qui défendaient autrefois le protocole du professeur Didier Raoult. Mais que sait-on vraiment de l’ivermectine ? S’agit-il d’un traitement éprouvé face à l’épidémie due au SARS-CoV-2 ou d’un faux espoir ?

Qu’est-ce que l’ivermectine ?
L’ivermectine est un médicament généralement prescrit pour lutter contre des maladies, comme la gale. Cet antiparasitaire, à usage d’abord vétérinaire puis humain, a également été utilisé dans la prévention du paludisme, ou dans le traitement contre les poux. Il a été commercialisé à la fin des années 1970 par le laboratoire américain Merck sous le nom Stromectol, et d’autres sociétés le fabriquent depuis les années 1990. Il a permis, en particulier, de traiter l’onchocercose (« cécité des rivières ») en Afrique de l’Ouest, véritable fléau de santé publique.
Pour Alexandra Calmy, médecin adjointe au service des maladies infectieuses des hôpitaux universitaires de Genève (HUG), l’utilisation de l’ivermectine dans le cadre de la recherche de traitements contre le Covid-19 est logique :

« Une activité antivirale de la molécule avait été démontrée contre d’autres virus à ARN (la dengue, le chikungunya), et des chercheurs se sont dit que cela pourrait peut-être inhiber la réplication du SARS-CoV-2 dans des cultures de cellules. Dans l’effort de rapidité qui a été mené depuis le début de la crise pour trouver des molécules efficaces, ce n’est donc pas une surprise qu’on essaie l’ivermectine. »

Quels pays ont déjà utilisé ce médicament contre le Covid-19 ?
En Europe, des pays ont récemment accordé une autorisation d’utilisation provisoire de l’ivermectine contre le Covid-19 : la Slovaquie en janvier, la République tchèque au mois de mars. Mais ce médicament est déjà administré à grande échelle depuis le printemps 2020 dans plusieurs pays d’Amérique du sud : Bolivie, Guatemala, Honduras ou certains Etats du Mexique. Le Pérou, lui, l’a finalement retiré de la liste des traitements recommandés le 26 mars.
Malgré l’avertissement des autorités sur son efficacité non avérée, l’ivermectine est devenue très populaire dans certains pays. « Le médicament a été si demandé qu’en mai les agents de santé ont distribué quelque 350 000 doses aux habitants du nord de la Bolivie », expliquait la revue Nature en octobre 2020. En Inde, l’ivermectine est également prisée : si le gouvernement ne la recommande pas à l’échelle nationale, certains Etats indiens l’utilisent tout de même de manière préventive. En Afrique du Sud aussi, le médicament circule largement parmi la population.
Qui sont ses défenseurs ?
On retrouve parmi les défenseurs de l’ivermectine des personnalités politiques qui défendaient déjà l’hydroxychloroquine, comme Florian Philippot (Les Patriotes), François Asselineau (UPR), ou encore Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France). Ils ont, par ailleurs, relayé le hashtag #BebraveWHO (soyez courageux à l’OMS), lancé en mars sur Twitter, qui vise à appeler l’Organisation mondiale de la santé à autoriser l’utilisation de ce traitement. Le site France Soir figure aussi parmi les plus ardents défenseurs du médicament, mentionné dans près d’une centaine d’articles.
Source : Le Monde

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