Le manifeste électoral de l’Alliance du Changement, dévoilé il y a exactement un an, comportait 25 mesures phares. Il ambitionnait de soulager une population durement touchée par la vie chère, les inégalités sociales et les crises successives. Douze mois plus tard, l’heure est au bilan. Si certaines mesures ont été concrétisées et d’autres sont encore en chantier, un nombre significatif d’engagements demeure en suspens, car le gouvernement a encore quatre ans pour les réaliser.
Présenté officiellement le 29 octobre 2024, ce manifeste exposait les actions prioritaires que la coalition s’engageait à mettre en œuvre en cas de victoire. Conçu sur cinq ans, il constitue la feuille de route de l’actuel gouvernement — qui a effectivement remporté les élections. Un an après, certains engagements ont avancé, d’autres sont en attente.
Parlons d’abord de la lutte contre la flambée des prix, qui figurait parmi les priorités absolues, avec l’annonce d’un fonds de Rs 10 milliards destiné à stabiliser les produits de base. Ce Price Stabilisation Fund, opérationnel depuis août, n’a toutefois permis la baisse que de cinq produits : lait en poudre, huile de soja, fromage, lait infantile et couches pour bébés.
Le manifeste prévoyait également un ‘Master Plan’ axé sur l’économie verte, les nouvelles technologies et l’économie bleue. Si des Assises nationales ont été organisées — notamment sur l’économie bleue — les mesures concrètes se font encore attendre.
La promesse d’augmenter progressivement la pension vieillesse et les allocations sociales jusqu’à Rs 21 500 n’a pas été tenue à ce stade. Or, la population a eu droit au relèvement progressif de l’âge d’éligibilité à la pension, passant de 60 à 65 ans sur cinq ans — une décision qui a suscité critiques et inquiétudes parmi les retraités et les syndicats.
La baisse des carburants annoncée était très attendue. En décembre 2024, le Petroleum Pricing Committee a réduit le prix de Rs 5 par litre, fixant l’essence à Rs 61,20 et le diesel à Rs 58,95. Depuis, les prix sont restés stables. Quant à la réorganisation du CEB, pour faire baisser le coût de l’électricité, cette mesure est toujours en attente.
La promesse d’un transport public gratuit pour tous, y compris les vans scolaires, n’a pas encore été concrétisée au cours de cette première année. Le gouvernement indique toutefois travailler à la modernisation du réseau de bus et à la restructuration du secteur.
Dans le domaine de la santé, quelques avancées sont à noter : la couverture des traitements à l’étranger a été étendue à tous les âges lorsque ces soins ne sont pas disponibles localement, et des Unités Diabète et Soins des pieds ont été créées. En revanche, la baisse du prix des médicaments et la distribution de bons pour les produits en rupture sur le marché demeurent en attente.
Sur le front de la lutte contre la drogue — l’un des axes forts du manifeste électoral — la National Agency for Drug Control (NADC) a bien été créée, mais ses décisions continuent de susciter la controverse.
Parmi les mesures pleinement appliquées, on note : le retour aux trois crédits requis pour l’admission en Grade 12 menant au HSC, la publication du Land Drainage Master Plan et la relance des courses hippiques.
Sur le plan institutionnel, la désignation du Président de la République par un collège électoral reste en attente, mais le renforcement de l’indépendance du DPP a été concrétisé avec une loi votée en juillet 2025.
En revanche, la construction d’un hôpital pour animaux avec service ambulancier 24h/24 n’a pas encore débuté, et l’amélioration de l’approvisionnement en eau demeure à concrétiser. Rappelons que le gouvernement dispose encore de quatre années pour mettre en œuvre l’ensemble des mesures prévues dans ce programme quinquennal.
Entre ambitions affichées, retards administratifs et contraintes budgétaires, plusieurs engagements restent pour l’heure au stade de projet. Le gouvernement devra désormais accélérer la cadence pour tenir ses promesses d’ici la fin du mandat.