L’affaire Menlo Park connaît un nouvel épisode explosif. Après plusieurs mois de tensions opposant les dirigeants de Menlo Park Limited aux Sithanen, de récentes révélations issues d’un procès-verbal et d’un enregistrement audio jettent une lumière crue sur les pratiques présumées au sein de l’Anti Money Laundering Unit (AML Unit).
Au cœur de ces révélations : Stéphane Adam, co-directeur de Menlo Park Limited. Celui-ci affirme avoir participé à deux réunions informelles dans le bureau d’un ASP de l’AML Unit du Central CID, en l’absence de ses avocats.
D’après Stéphane Adam, l’ASP lui aurait demandé de retoucher sa déposition écrite afin d’impliquer à tort Aditi Boolell, dans le but de justifier une charge provisoire à son encontre, tout en le poussant à maintenir l’allégation visant l’ex-ministre des Finances, Renganaden Padayachy, pour conspiracy to commit a wrongful act. En échange, l’ASP lui aurait promis de ne pas s’opposer à sa demande de variation order pour pouvoir voyager.
Face à ces allégations, Stéphane Adam a déposé une plainte formelle à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC). Dans cette plainte, il soutient également que l’ASP aurait communiqué verbalement des extraits de dépositions d’accusés et de témoins pour orienter un récit incriminant Aditi Boolell et Renganaden Padayachy, tout en mettant de côté des affidavits fournis par Menlo Park — pourtant des preuves faites sous serment.
Plus grave encore : Stéphane Adam affirme que l’ASP aurait agi sur instruction directe des Sithanen. Les enregistrements dévoilent en effet qu’une « deadline » aurait été imposée par Tevin Sithanen à l’ASP pour procéder à l’arrestation des directeurs de Menlo Park.
« Depuis quand Tevin Sithanen décide qui arrêter ? Et depuis quand on arrête des gens sur des deadlines ? », s’indigne Stéphane Adam.
Les bandes sonores mentionnent aussi l’implication de Rama Sithanen, alors gouverneur de la Banque de Maurice, dans l’enquête Menlo Park — une ingérence qui soulève de vives inquiétudes quant au respect des procédures et à l’indépendance institutionnelle.
Ces révélations provoquent déjà une vague de réactions. Plusieurs voix s’élèvent pour réclamer le départ immédiat de l’ASP concerné de l’AML Unit. À défaut, des groupes citoyens menacent d’organiser des manifestations dans les rues de Port-Louis, en s’appuyant sur cette affaire pour porter d’autres revendications.