À Maurice, la violence au sein des foyers reste un problème grave et récurrent, affectant de nombreuses familles chaque année et entraînant des souffrances souvent ignorées ou tues. De plus en plus de femmes sont battues, harcelées ou victimes de violences physiques et verbales, parfois sous le regard impuissant de leurs proches. Pourtant, beaucoup choisissent de se taire ou retournent vers leur bourreau après avoir cherché de l’aide.

Un silence qui persiste, malgré les dispositifs de soutien disponibles.

Pour la présidente de Passerelle, Mélanie Valère-Ciceron, la violence domestique est un problème complexe, liée à la fois à la psychologie des victimes, aux inégalités sociales et aux limites des dispositifs de protection. Elle explique que de nombreuses femmes restent sous l’emprise de leur bourreau, mais que cela ne traduit en aucun cas une faiblesse.

Elle souligne qu’il n’est pas évident pour les victimes de dénoncer et de faire face à la situation si elles ne sont pas sûres d’être protégées.

Benjamine Edouard, mère de deux enfants et ancienne victime de violences conjugales, confie être retournée vivre avec son agresseur par peur de représailles. Elle explique avoir craint que cet homme ne lui fasse du mal s’il la retrouvait, et souligne qu’il n’est pas toujours facile de trouver un hébergement sûr et durable pour les victimes de violence.

Elle confie être surtout retournée auprès de son agresseur pour ses enfants, pensant leur offrir une certaine stabilité familiale. Mais avec le recul, elle reconnaît qu’au lieu de vivre, elle et ses enfants ne faisaient que survivre.

Face à cette réalité, les acteurs sociaux appellent à un renforcement des dispositifs d’accompagnement et de protection, mais aussi à un changement profond des mentalités. Car au-delà des lois, c’est toute la société qui doit s’engager pour briser le silence, soutenir les victimes et faire reculer durablement la violence au sein des foyers mauriciens.