La pluie manque depuis des mois à Mayotte et les réservoirs de l’archipel s’assèchent. Depuis début septembre, les autorités ont donc durci les mesures de restriction d’eau : la population est privée d’eau courante deux jours sur trois. Et cela perturbe toute la vie quotidienne. Faoulati Sandi, habitante de l’île, raconte la débrouille pour stocker l’eau entre les coupures : de grandes bassines plastiques dans la douche, des seaux à côté des toilettes, veiller à ce que les enfants ne boivent pas l’eau du robinet…
L’Agence régionale de santé (ARS) a en effet donné pour consigne de faire bouillir l’eau qui sort des conduits après les coupures. « Certains jours, elle est boueuse », rapporte Faoulati Sandi. « Quand l’eau revient, je dois faire attention. Parfois, on ne l’utilise même pas pour se doucher parce qu’elle est sale, elle n’est pas potable. »
Conséquence : dans les magasins, le tarif des packs d’eau en bouteille s’envole, malgré le blocage des prix décidé par la préfecture.
La crise de l’eau affecte aussi la vie des écoliers. Une école sans eau au robinet, ce sont des dizaines d’enfants qui vont aux toilettes sans pouvoir tirer la chasse et sans pouvoir se laver les mains. Ce n’est pas tenable. La semaine dernière, plusieurs collèges et lycées ont fermé leurs portes en raison d’une eau reconnue impropre à la consommation par l’ARS.
Sur les 188 écoles de l’île, pas de moins de 80 subissent des coupures. Elles ont bien reçu des cuves pour stocker l’eau, mais certains réservoirs ne sont pas encore raccordés. Et d’autres ont été vandalisés pour voler l’eau, a indiqué le rectorat.