Alors que la Commission anticorruption poursuivait son interrogatoire, l’Attorney General, le ministre des Transports et le Premier ministre ont dû, d’une façon ou d’une autre, communiquer sur l’affaire Franklin et ses corollaires. Un mercredi assez emmerdant pour le gouvernement.

Mercredi matin, après une nuit au Vacoas Detention Centre, Jean Hubert Célerine, alias Franklin, a été conduit dans les locaux de la Commission anticorruption pour la suite de son interrogatoire. Il ignorait, à ce moment-là, qu’il allait occuper une partie des pensées de trois membres du Conseil des ministres.

L’Attorney General en premier ! En début d’après-midi, Maneesh Gobin a tenu une conférence de presse pour annoncer que, confidentialité oblige, il ne pouvait rien dire sur la demande de collaboration de la France à Maurice. Son objectif était probablement de contrer les éventuels dégâts que pouvait causer la circulation, sur les réseaux sociaux, d’une photo du Premier ministre aux côtés de Rikesh Sumbhoo. Ce dernier avait été arrêté la veille car soupçonné d’être un prête-nom de Franklin.

Mais Maneesh Gobin n’est peut-être pas sorti totalement indemne de cette conférence de presse. Il a été littéralement bombardé de questions par des journalistes qui avaient faim d’information.

Peu après, est tombé le communiqué de Me Shamila Sonah-Ori, l’avouée de Pravind Jugnauth. Il concernait spécifiquement la circulation de la photo de Pravind Jugnauth et de Rikesh Sumbhoo. Le Premier ministre, selon le communiqué, dénonce ce qu’il qualifie de « tentatives » de faire « un rapprochement malveillant » entre sa personne et cette affaire.

Le dernier membre du Cabinet à évoquer Franklin hier est Alan Ganoo. Il participait au lancement d’un rapport au Sir Harilal Vaghjee Hall lorsqu’il a été interrogé sur le séisme en Turquie et Syrie, puis l’affaire Franklin. Le ministre des Affaires étrangères et des Transports a affirmé qu’en 40 ans de présence au no 14, il a déjà entendu parler d’un certain Franklin. Mais Alan Ganoo assure qu’il n’a jamais eu affaire avec lui.

Une journée chargée donc pour le gouvernement ! Pendant ce temps, en toute sérénité, l’interrogatoire de Franklin s’est poursuivi à l’Icac.