En fait, la MBC a censuré deux parties du message de l’évêque de Port-Louis enregistrée et diffusée à la télévision dans la soirée du 25 décembre. La première est précisément celle choisie par Top Fm dans un sujet diffusé le 22 décembre dernier.

Dans cette partie, le cardinal Maurice Piat se demande « Comment vivre un joyeux Noël au moment où la Covid-19 continue à faire des ravages, quand nos familles pleurent la perte de leurs enfants, de leurs parents et grands-parents et quand des frontliners tombent sur le front ?

Il ajoute que dans « ce climat de peur et d’appréhension, c’est tout notre quotidien qui est bouleversé ». Il s’étend sur le fait que l’école se fait à la maison et que les enfants s’adaptent difficilement aux cours par internet.

À la fin de cette première partie censurée, le cardinal Piat affirme que « le coût de la vie monte en flèche pendant que la roupie dégringole » sans compter que « notre économie, déjà fragilisée, doit composer avec un avenir incertain ».

Notons que, plus bas dans le message du Cardinal Piat, une phrase seulement a été censurée. C’est celle où l’évêque de Port-Louis dit : « Nous nous sentons perdus au milieu de tout ce bouleversement causé par la Covid ! »

Rappelons que hier, le père Jean Maurice Labour a qualifié la décision de la MBC de censurer le message de Noël du Cardinal Piat de « choquant et blessant ». Il a accusé la station de radiotélévision de ne pas respecter la liberté d’expression et la culture religieuse. Il a écrit à la direction de la MBC pour obtenir des explications et a annoncé qu’une plainte sera bientôt logée auprès de l’Independant Broadcasting Authority.

La première partie censurée…

« … quand nos familles pleurent la perte de leurs enfants, de leurs parents et grand-parents, quand des frontliners tombent sur le front ? Cela nous plonge dans un profond chagrin, d’autant plus que ce sont quelquefois nos proches ou nos connaissances. Dans ce climat de peur et d’appréhension, c’est tout notre quotidien qui est bouleversé : l’école se fait à la maison et les enfants s’adaptent difficilement aux cours par internet ; nos jeunes se sentent isolés et, à l’âge où se nouent les amitiés, il est difficile pour eux de se contenter de relations à travers des écrans ; les parents s’essoufflent entre le télétravail et les tâches quotidiennes ; les réunions de famille sont réduites au minimum et les grands-parents souffrent de ne plus serrer leurs petits enfants dans leurs bras. Il est difficile de trouver des temps et des lieux de détente. Nous sommes tous épuisés.

De plus, le coût de la vie monte en flèche pendant que la roupie dégringole. Notre économie, déjà fragilisée, doit composer avec un avenir incertain.

Au milieu de toute cette détresse,… »             

La deuxième partie censurée

« nous nous sentons perdus au milieu de tout ce bouleversement causé par la Covid »