La deuxième séance de la cour d’investigation visant à faire la lumière sur le naufrage du remorqueur Sir Gaëtan a apporté son lot de révélations. Ce matin, deux rescapés ont été auditionnés par cette instance. L’un d’eux a déclaré qu’il n’était pas au courant que le certificat de sécurité du navire avait expiré en 2008.

Antonio Sandro L’Aiguille a déposé en premier. Cet ingénieur marin a expliqué que le remorqueur était équipé de gilets de sauvetage et des moyens de communication.

Le 31 août 2020, il s’est rendu au boulot pour remplacer un collègue. À bord du remorqueur, c’est le capitaine Moswadeck Bheenick qui était en charge.

Antonio L’Aiguille a souligné que le temps et la mer étaient mauvais ce jour-là. Une fois à Pointe D’Esny, a-t-il ajouté, il était évident que le remorqueur n’était pas en mesure de faire la même route pour le retour. Dans un premier temps, il a été décidé que l’équipage resterait à Pointe D’Esny. Mais à un moment donné, la décision a été prise de retourner à Port-Louis.

Le témoin a indiqué que le capitaine Bheenick était en contact radio avec une autre personne.

Mais environ deux heures plus tard, l’équipage a entendu un grand bruit. Il y avait un gros trou dans la coque du remorqueur. Antonio L’Aiguille a souligné que les membres d’équipage ont vainement essayé d’empêcher l’eau de pénétrer dans le remorqueur.

Le rescapé a déclaré qu’il a dit au capitaine Bheenick qu’il n’y avait rien à faire et que l’équipage devait quitter le navire. Chacun a mis son gilet de sauvetage avant de sauter par-dessus bord. Une fois dans l’eau, ils ont formé une chaîne. Malheureusement, une vague s’est abattue sur eux. Ils ont été séparés.

Antonio L’Aiguille est resté dans l’eau pendant près de 4 heures. Il a vu passer un hélicoptère et a fait des signes au pilote. Mais personne ne l’a vu. La même chose s’est passée avec un deuxième hélicoptère. À un moment, une vague l’a projeté dans le lagon et il a nagé pour atteindre les rochers.

Antonio L’Aiguille a confirmé que la dernière fois que l’équipage a effectué ce genre d’exercice, c’était en 2014. Il a concédé que ses collègues et lui n’ont pas obtenu de formation appropriée dans ce domaine.

Yan San Fong technicien supérieur, a aussi été auditionné. Il a abondé dans le même sens que son collègue, c’est-à-dire que le temps et la mer étaient mauvais ce jour-là et que les membres d’équipage n’étaient pas formés pour une telle situation.

Les travaux ont été ajournés pour cet après-midi.