Ses deux représentants, Mes Samad Golamaully et Ashley Hurhangee, ont adressé une lettre ouverte au Premier ministre. Dans cette correspondance, ils reviennent sur les recommandations de la commission d’enquête sur la drogue ayant trait à la protection de nos eaux.

Dans la correspondance, les deux avocatsrappellent que le rapport la commission, qui date de 2018, avait précisé que la drogue entrait dans le pays par voie maritime. Les colis sont acheminés par de gros navires et transbordés dans de petites embarcations en haute mer.

Pour les deux hommes de loi, un étranger qui n’a pas une connaissance adéquate de la région risque aisément de s’échouer sur les récifs.

Le document évoque aussi l’inquiétude des officiers de la garde-côte nationale concernant les petits bateaux qui se rendent en haute mer pour récupérer les colis jetés à l’eau depuis les gros navires.

L’ONG rappelle ainsi que la Commission Lam Shang Leen avait demandé la création d’un sea lane, soit un couloir de navigation, afin d’identifier plus facilement les navires qui s’approchent de nos côtes et aussi de sanctionner ceux qui ne l’utilisent pas.

Samad Golamaully et Ashley Hurhangee estiment que si le gouvernement avait implémenté cette mesure, il n’y aurait pas eu de naufrage du Wakashio.

Dans leur lettre, ils affirment aussi que le financement ne devait pas être un obstacle dans la lutte contre le trafic de drogue et que la priorité est de mettre en place un système efficace de surveillance pour notre zone maritime. Avant d’ajouter que le système actuel ne fonctionne pas.

La commission avait demandé à ce que la National Coast Guard soit équipée d’un drone, de 10 embarcations d’interception, de deux navires, d’un avion, de chiens renifleurs et d’un équipement permettant de détecter la drogue. Elle préconisait aussi que cette unité de la police soit plus attentive sur les activités dans nos eaux.

Mais à ce jour, soulignent les représentants de l’ONG, aucune de ces recommandations n’a été implémentée.

Ils sont aussi d’avis que le gouvernement avait l’obligation de respecter son engagement pour la protection maritime dans l’Océan indien, surtout en raison de la présence de pirates somaliens, mais qu’il a failli à sa mission.

Les hommes de loi se demandent aussi pourquoi l’aide des américains basés à Diego Garcia n’a pas été sollicitée pour renflouer le Wakashio et éviter la fuite d’huile. Ce fut une grave erreur, selon eux.

Ainsi, Mes Samad Golamaully et Ashley Hurhangee demandent à Pravind Jugnauth de demander aux ministres Ramano et Maudhoo de démissionner.

Ils s’attardent aussi sur le fait que Maurice n’a pas les compétences requises pour gérer ce genre de catastrophes.

Samad Golamaully et Ashley Hurhangee s’associent donc à l’opposition et aux partis extra-parlementaires, dont celui de Roshi Bhadain, pour demander des élections générales anticipées au plus vite.