
La manière dont Maurice désigne ses diplomates est-elle encore adaptée aux réalités géopolitiques actuelles ? C’est la question soulevée le jeudi 17 juillet dans l’émission Zoom Extra, au cours de laquelle Nad Sivaramen, rédacteur en chef de L’Express, a tiré la sonnette d’alarme sur une pratique qu’il juge obsolète.
Selon lui, si le monde a profondément changé, la logique derrière les nominations diplomatiques à Maurice reste figée dans le passé. « Les critères de sélection semblent encore reposer sur la fidélité à un parti ou à un homme politique, et sur un lien de confiance personnelle », a-t-il déclaré, soulignant l’absence de critères fondés sur la compétence ou l’expertise.
Comparant avec les États-Unis, il a évoqué les exigences de formation auxquelles sont soumis les diplomates étrangers : compréhension des enjeux multilatéraux, des barrières tarifaires, de la sécurité, ou encore du changement climatique. « Ces diplomates sont formés pour affronter les défis mondiaux. Et chez nous ? », interroge-t-il.
Nad Sivaramen estime que Maurice doit adopter une position plus indépendante et équilibrée dans ses relations internationales. Il plaide pour une réforme en profondeur et surtout définir clairement notre foreign policy. « Dans un monde où les rapports de force évoluent rapidement, Maurice ne peut, selon lui, continuer à fonctionner avec des critères de 1968 », souligne Nad Sivaramen.