Oumuamua est soudainement réapparu et se dirige maintenant vers la Terre après un premier passage, annonce des scientifiques. Oumuamua présentait plusieurs anomalies lors de sa première visite en 2017. En effet, après son passage près du Soleil, il a accéléré bien plus que ce que l’effet catapulte de la gravité de l’astre permet d’expliquer pour quitter le système solaire. Un éminent scientifique de l’Université Harvard, Abraham « Avi » Loeb, affirme que ’Oumuamua ne devait pas avoir une origine naturelle, mais qu’il aurait plutôt été construit par une civilisation extraterrestre.
Omuamua, comme l’ont nommé les astronomes, était en outre assez particulier, car il avait les caractéristiques d’un astéroïde et d’une comète. Normalement, les interactions gravitationnelles repoussent les objets mineurs comme les comètes et les astéroïdes lors de la formation des planètes autour des étoiles. Quand Omuamua a été découvert pour la première fois, il a été classé comme une comète. Cependant, les astronomes ont commencé à douter de cette classification, car il lui manquait la “queue” typique de gaz et de poussière que les comètes ont habituellement lorsqu’elles sont chauffées par le Soleil. Oumuamua est soudainement réapparu et se dirige maintenant vers la Terre !
Oumuamua est le premier objet en provenance d’un autre système solaire à être détecté. ‘Oumuamua, de son petit nom, est une énigme qui a enflammé la communauté scientifique. Que sait-on de lui au juste?
‘Oumuamua. Ce premier visiteur interstellaire détecté a laissé les scientifiques perplexes, en plus d’enflammer les esprits imaginatifs… et les médias !
L’objet s’éloignait déjà de la Terre et du Soleil quand l’astronome canadien Robert Weryk l’a repéré grâce au télescope Pan-STARRS1 à Hawaii. Le calcul de sa trajectoire a révélé qu’il est issu de l’environnement d’une autre étoile. D’où son nom, ‘Oumuamua, un terme hawaiien qu’on peut traduire par « éclaireur » ou « messager ».
Compte tenu de sa toute petite taille − 400 m de long −, même les télescopes les plus puissants ont rapidement perdu sa trace. « C’est la tragédie de cet objet, dit Nathalie Ouellette, astrophysicienne et coordonnatrice de l’Institut de recherche sur les exoplanètes de l’Université de Montréal. On ne peut plus l’observer et je pense que c’est entre autres pour cette raison que certains avancent des théories un peu farfelues à son sujet. »
Dès le départ, ‘Oumuamua apparaît comme inclassable. Les télescopes ne distinguent qu’un petit point lumineux, dont la brillance diminue d’un facteur de 10 toutes les 7,3 heures. Cela permet aux astrophysiciens de deviner que l’objet tourne sur lui-même et possède une forme étrange et allongée, comme un cigare ou, plus probablement, un disque. Sa trajectoire laisse supposer qu’il s’agit d’une comète, mais les scientifiques ne décèlent pas de queue, cette traînée de poussières et de gaz caractéristique. On penche alors du côté d’un astéroïde, mais son aspect ne correspond en rien à ce que l’on connaît. Une première théorie est avancée : un objet aurait pu être disloqué par le puissant champ gravitationnel d’une étoile massive inconnue, ce qui aurait créé des fragments semblables à Oumuamua. « Sauf qu’on s’attendrait à ce qu’ils tombent ensuite vers l’étoile, souligne Nathalie Ouellette. Et il y a aussi le problème de l’accélération… »
Car ’Oumuamua présente plusieurs anomalies. En effet, après son passage près du Soleil, il a accéléré bien plus que ce que l’effet catapulte de la gravité de l’astre permet d’expliquer. Contrairement à une comète, qui bénéficie d’une poussée liée à la volatilisation de sa queue, rappelons que ’Oumuamua n’affichait aucune traînée pouvant justifier une telle accélération.
L’énigme a poussé un éminent scientifique de l’Université Harvard, Abraham « Avi » Loeb, à dire que ’Oumuamua ne devait pas avoir une origine naturelle, mais qu’il aurait plutôt été construit par une civilisation extraterrestre. Pour M. Loeb, seule une voile solaire, alimentée par la radiation de notre étoile, pouvait expliquer cette propulsion.
Il n’en fallait pas plus pour que la nouvelle fasse le tour du monde. Au grand dam de plusieurs membres de la communauté scientifique.