Un tribunal pakistanais a condamné à mort deux hommes, durant le week-end, pour le viol en réunion d’une femme Franco-Pakistanaise six mois auparavant. Cette affaire avait engendré des manifestations dans plusieurs villes de ce pays conservateur et poussé le gouvernement à durcir la législation, qui prévoit, notamment, la castration.
La justice a rendu son verdict, samedi 20 mars au Pakistan, dans l’affaire du viol en réunion d’une femme franco-pakistanaise par deux hommes : “Ils ont tous deux été condamnés à mort”, a déclaré à l’AFP Chaudhry Qasim Arain, l’un des avocats des deux hommes. Ces derniers ont fait appel.
La victime avait été violée en septembre dernier devant ses enfants, alors que sa voiture était tombée en panne d’essence en bord de route près de Lahore, dans l’est du pays.
Des manifestations avaient eu lieu pour demander une meilleure protection des femmes et pour dénoncer les propos d’un policier qui semblait rendre la victime responsable de son sort.
Le gouvernement pakistanais avait répondu avec une nouvelle loi qui prévoit notamment la castration chimique des violeurs, une mesure à laquelle le Premier ministre, Imran Khan, s’est déclaré favorable.
Et les propos tenus par un haut gradé de la police après le viol en réunion de la femme franco-pakistanaise en septembre avaient provoqué un tollé. Il avait semblé rendre la victime responsable de son calvaire pour avoir conduit de nuit sans la présence d’un homme.
Personne au Pakistan “ne permettrait à ses filles et sœurs de voyager seule si tard”, avait déclaré à la presse Umar Sheikh, le chef de la police de Lahore. “Sa famille est de France, son mari vit en France. Elle a fait cela parce qu’elle se base sur la France. Elle a cru que notre société était aussi sûre qu’en France”, avait-il ajouté.
À l’époque, l’ambassade de France au Pakistan, contactée par l’AFP, n’avait pas souhaité faire de commentaire sur cette affaire.
Des manifestations avaient eu lieu dans plusieurs villes pour dénoncer les propos du policier qui s’était ensuite excusé.