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: Le 21/07/2021 à 05:45 | MAJ à 18/07/2024 à 17:24
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Publié : Le 21/07/2021 à 05:45 | MAJ à 18/07/2024 à 17:24
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Le logiciel espion Pegasus de la société NSO Group, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire. L’entreprise NSO qui a régulièrement été accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.
Mais les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès à une liste, établie en 2016, de 50 000 numéros de téléphone que les clients de NSO avaient sélectionnés en vue d’une surveillance potentielle. Elle inclut les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d’entreprise… selon une analyse menée par 17 rédactions…
Ce sont des personnes qui sont clairement dans le viseur des gouvernements…[estime] Katia Roux, chargée de plaidoyer liberté à Amnesty International…
Des correspondants étrangers de plusieurs grands médias, dont le Wall Street Journal, CNN, RFI, France 24, Mediapart, El País, ou l’AFP en font aussi partie.
Dans cette liste de cibles potentielles du logiciel espion, on retrouve aussi le contact d’un chef d’État et deux dirigeants de gouvernement européens, des princes et des princesses, des chefs d’entreprises, des généraux, des militants et des journalistes. Mais qu’il s’agisse du Mexique, de l’Inde, du Maroc, de l’Arabie saoudite, du Togo, ou encore de la Hongrie, l’enquête démontre que des agences gouvernementales à travers le monde ciblent leurs propres citoyens ainsi que des personnes extérieures à leur pays…
La plupart des journalistes marocains espionnés par le logiciel Pegasus ont deux points en commun : une voix critique et un destin souvent funeste. C’est le cas notamment du journaliste d’investigation Omar Radi, et de Taoufik Bouachrine, directeur du journal Akhbar Al-Yaoum. Le premier est en cours de jugement pour atteinte à la sécurité intérieure et viol. Et le deuxième purge une peine de 15 ans de prison pour viol…Contacté par le projet Pegasus, le Maroc a nié utiliser le logiciel espion. Quant à NSO group, son concepteur, il affirme « ne pas avoir accès aux données des cibles de ses clients ».
NSO, ce sont les initiales des prénoms des fondateurs de cette société…Niv Carmi, Shalev Hulio, et Omri Lavie des anciens de la célèbre unité 8200 de l’armée israélienne spécialisée dans la cyberguerre…Leur produit le plus connu s’appelle Pegasus…un logiciel malveillant qui est introduit dans un téléphone portable et qui pirate toutes les données qui s’y trouvent. Notamment les messageries, les documents et photos et autres données personnelles…
Plusieurs victimes ont attaqué la société israélienne en justice. C’est le cas également de Facebook et de WhatsApp qui affirment qu’une faille dans leur système de messagerie a été exploitée. La réaction de NSO est toujours la même : nos logiciels, affirme la société, sont exclusivement fournis à des agences gouvernementales pour lutter contre le terrorisme et des actions criminelles.