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Jesna Appa: Le 09/09/2025 à 09:47 | MAJ à 09/09/2025 à 09:49
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Publié : Le 09/09/2025 à 09:47 | MAJ à 09/09/2025 à 09:49
Par : Dooshina Appigadu

La réforme de la pension de vieillesse à Maurice, qui prévoit de relever l’âge d’éligibilité de 60 à 65 ans pour les personnes nées après septembre 1969, déclenche une vague de contestations judiciaires. Les citoyens, armés de recours constitutionnels, entendent faire pression sur le gouvernement pour obtenir un réexamen de cette décision controversée.

C’est l’avocat Sanjeev Teeluckdharry qui a saisi la Cour suprême en premier, dénonçant une mesure introduite dans la Finance Act 2025 qu’il qualifie de violation du droit de propriété et des principes démocratiques inscrits dans la Constitution. Selon lui, le relèvement de l’âge de la pension universelle de 60 à 65 ans prive de nombreux Mauriciens d’un revenu essentiel à un moment crucial de leur vie, alors que cette pension, financée par le consolidated fund via la TVA et autres taxes, constitue un droit acquis depuis son introduction en 1958.

Sariffuddin Jaulim, 58 ans, tailleur de pierre, et Bibi Raheza Jaulim, 54 ans, femme au foyer, ont également déposé une plainte constitutionnelle. Ils dénoncent une décision « unilatérale », prise sans consultation ni préavis, et estiment qu’elle reflète davantage une logique d’austérité que des impératifs économiques réels. Selon eux, le gouvernement n’a pas mis en place de mesures pour encourager la natalité ou limiter l’émigration des jeunes, alors que ces facteurs auraient pu alléger la pression sur le système de pension.

Les plaignants pointent également du doigt la gestion des dépenses publiques, dénonçant des missions ministérielles coûteuses sans résultats tangibles, des nominations politiques dans les institutions publiques sans processus rigoureux, et un manque de contrôle sur certaines organisations paraétatiques.

Deux autres plaintes constitutionnelles ont été déposées ce lundi 8 septembre, cette fois par Nishal Joyram, représenté par l’avocat Sanjeev Teeluckdharry, ainsi qu’une plainte conjointe par Lindsay Maurice Denys Lamy et Riyad Subratty, représentés par l’avocat Roshi Bhadain et l’avoué Yash Balgobin. Nishal Joyram estime que la réforme lui coûtera près d’un million de roupies, soit cinq années de pension, et dénonce un manque de consultation publique, et aucune mention dans le manifeste électoral de l’Alliance du Changement ou dans le discours présidentiel de janvier 2025.

Lindsay Lamy et Riyad Subratty soulignent pour leur part des abus institutionnels et des décisions arbitraires, ayant entraîné pertes financières, souffrances morales et atteinte à leur dignité. Ils dénoncent un État peu transparent et peu responsable, illustrant selon eux la vulnérabilité des citoyens face aux dérives administratives.

Ces nouvelles plaintes seront examinées en Cour suprême le 22 septembre prochain.