Le jugement est tombé hier. Les juges Gaitree Jagessur-Manna et Denis Mootoo ont rejeté la pétition électorale des deux candidats malheureux de l’Organisation du Peuple de Rodrigues dans la région 5, soit Port Mathurin, aux dernières élections régionales. Jean Richard Payendee et Jean Noël Samoisy réclamaient l’invalidation de l’élection du chef commissaire.
Jean Richard Payendee et Jean Noël Samoisy contestaient l’élection de Johnson Roussety. Comme le prévoit la loi, une personne qui veut se porter candidate à une élection doit « résider » sur le territoire durant une période d’au moins six mois précédant le Nomination Day.
Les deux candidats malheureux de l’OPR estiment que Johnson Roussety n’a pas respecté cette provision de la loi, car il travaillait comme chargé de cours dans une université en Australie. Ils demandaient ainsi à la Cour suprême d’invalider son élection.
Toutefois, les juges Jagessur-Manna et Mootoo ont donné gain de cause au chef commissaire. Pour eux, il n’a pu rentrer à Rodrigues à temps pour des raisons qui étaient hors de son contrôle.
D’ailleurs, son épouse et ses enfants ont continué à vivre à Rodrigues alors que Johnson Roussety se trouvait en Australie. Qui plus est, disent les juges, il a continué à gérer ses affaires à Rodrigues alors qu’il n’était pas sur le territoire. Car Johnson Roussety est propriétaire d’une table d’hôte à Rodrigues. Il possède aussi des terres agricoles et deux véhicules entre autres.
Malgré son absence du pays, disent les juges Gaitree Jagessur-Manna et Denis Mootoo, Johnson Roussety est resté en contact permanent avec l’électorat à travers les réseaux sociaux.
Il avait aussi écrit au Premier ministre ainsi qu’à l’Assemblée régionale de Rodrigues pour évoquer son désir de retourner à Rodrigues.
Toutes ces raisons, selon la Cour suprême, constituent des circonstances exceptionnelles en raison de la pandémie. Pour les deux juges, Johnson Roussety n’a pu regagner Rodrigues pour des facteurs qui échappent à son contrôle. D’où le rejet de la pétition électorale.