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Keshinee: Le 02/06/2025 à 12:04 | MAJ à 02/06/2025 à 12:05
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CHAGOS-Philippe-Sands-KC
Publié : Le 02/06/2025 à 12:04 | MAJ à 02/06/2025 à 12:05
Par : Keshinee

Dans un article publié samedi dernier dans le journal britannique The Observer, le conseiller juridique de Maurice de 2010 à 2024, Philippe Sands KC, livre son opinion sur l'accord entre Maurice et le Royaume-Uni concernant l'archipel des Chagos.

Auteur de plusieurs livres sur les tribulations du peuple chagossien, le ténor du barreau britannique rappelle que soixante ans se sont écoulés depuis que le gouvernement d’Harold Wilson a démembré la colonie de l’île Maurice. Il souligne qu’entre 2015 et 2021, 28 juges de trois cours et tribunaux internationaux se sont prononcés sur la légalité de l’occupation britannique de l'archipel des Chagos : aucun n’a exprimé son soutien à l’affirmation de sa souveraineté. La CIJ a conclu que le détachement des Chagos « n’était pas fondé sur l’expression libre et authentique de la volonté » du peuple mauricien. Philippe Sands souligne que la revendication juridique de la Grande-Bretagne était sans espoir.

Du côté mauricien, il salue les efforts des fonctionnaires, avocats et ambassadeurs avec lesquels il a travaillé. Il applaudit les premiers ministres mauriciens successifs, Navin Ramgoolam, Sir Anerood Jugnauth et Pravind Jugnauth, qui ont pris, selon lui, des décisions courageuses.

L’article mentionne qu’en revanche, « toute proposition de développement sur le territoire terrestre » des Chagos doit être soumise à un examen de sécurité impliquant le Royaume-Uni, qui peut bloquer la proposition. Le fait que Londres puisse bloquer les infrastructures et autres aménagements fonciers facilitant la réinstallation des Chagossiens est, c'est le moins qu'on puisse dire, alarmant.

Face à une révision aussi importante, Maurice doit recevoir de Londres une confirmation exécutoire qu’elle ne bloquera pas les projets de développement nécessaires pour permettre aux Chagossiens de revenir, tels que des logements, des infrastructures de transport et des infirmeries. Sans une telle confirmation, le risque de voir la souveraineté mise à mal, au nom du droit à l’autodétermination, est élevé, de même que les décisions successives de 28 juges et arbitres internationaux.

Pour les Chagossiens, agir selon ce qui est juste, dans l’intérêt de l’environnement, pour garantir la sécurité nationale et conformément au principe de primauté du droit peut vraiment être une chose dont ils peuvent être fiers, et non pas être dénigrés ou attaqués, conclut-il.