Du 12 décembre 2025 au 5 janvier 2026, la rue Desforges deviendra officiellement un night market. Les marchands ambulants pourront y opérer légalement de 18h à 1h du matin, dans un cadre strict défini par la Municipalité de Port-Louis et un comité interministériel présidé par le ministre du Logement et des Terres, Shakeel Mohamed.
Au programme : stands équipés, éclairage renforcé, dispositifs de sécurité, prévention incendie et nettoyage quotidien. Aucun véhicule ne sera autorisé dans la zone, la police prendra en charge la gestion du trafic, et les frais de participation varieront entre Rs 150 et Rs 500 par jour. Les marchands devront en outre adopter des structures uniformes pour offrir un espace harmonisé.
Mais cette décision, avalisée vendredi dernier par le Conseil des ministres, est loin de faire l’unanimité.
Pour le ministre Shakeel Mohamed, l’objectif est clair: créer un esprit de fête et de fraternité autour du commerce, tout en assurant l’ordre et la sécurité.
Du côté des marchands ambulants, les réactions sont mitigées. Salim Muthy, militant de longue date pour leurs droits, salue un cadre enfin réglementé, mais regrette que le marché ne démarre pas dès le 1er décembre.
En revanche, la nouvelle passe très mal auprès des marchands basés au Victoria Urban Terminal et à la place Immigration. Déjà déracinés de la rue pour devenir locataires de la mairie de Port-Louis, ils dénoncent une décision « choquante ». Le president de la Street Vendors Association, Hydar Ryman, estime que les autorités ont oublié les commerçants déjà installés.
Hydar Ryman rappelle que les petits commerces sont dans le rouge, étranglés par des loyers jugés exorbitants. Selon lui, les autorités auraient dû protéger les commerçants permanents au lieu de donner la priorité aux marchands saisonniers.
Des décisions importantes sont attendues cette semaine, alors que le bras de fer entre marchands, municipalité et gouvernement semble loin d’être terminé.