La démocratie indienne s’est souvent exprimée à travers l’impartialité de ses magistrats et juges qui ne se laissent pas influencer par des convictions religieuses ou des pressions politiques ou encore l’argent et des promotions. La preuve a été faite encore une fois ce matin quand le juge Sudhanshu Dhulia a annulé, lors d’un procès en appel, l’arrêté du 5 février 2022 du gouvernement interdisant le port du hijab dans les établissements d’enseignement du Karnataka en affirmant que l’habillement religieux est une question de choix et que l’importance primordiale était l’éducation des filles et non l’interdiction du hijab. Le deuxième juge sur cet appel, Hemant Gupta, a exprimé un avis contraire et l’affaire sera portée devant le chef juge de l’Inde qui décidera de la marche à suivre.
Dans son jugement, le Sudhanshu Dhulia écrit ceci : « en demandant aux filles d’enlever le hijab avant qu’elles ne franchissent les portes de l’école, constitue une atteinte à leur vie privée, puis une atteinte à leur dignité et, finalement, un déni de l’éducation laïque ; une violation des Articles 19(1)(a), 21& 25(1).”
Le juge Hemant Gupta qui présidait l’affaire a rejeté les 26 appels interjetés contre l’interdiction du port du hijab en classe en affirmant que le hijab n’était pas une pratique essentielle de l’islam.
Le public indien a protesté contre ce verdict partagé du juge Hemant Gupta et du juge Sudhanshu Dhulia et certains l’ont appelé une boîte de Pandore, d’autres ont affirmé qu’ils savaient que même le tribunal n’aurait pas de réponse.