C’est ce que ses deux correspondants, Owen Bowcott et Bruno Rinvolucri, écrivent dans un article publié dimanche sous le titre : « Les exilés chagossiens célèbrent un retour émouvant alors que le Royaume-Uni tente de justifier son contrôle ».
Les deux correspondants du Guardian soulignent que même si la présence du Bleu de Nîmes a été expliquée par Londres comme une coopération à une « enquête scientifique », un navire de protection des pêches, le Grampian Frontier, suivait le yacht à bonne distance. Ils laissent même entendre qu’il y aurait pu y avoir interférence avec le wifi du bateau de croisière, qui est mystérieusement tombé en panne.
L’article du Guardian précise que face aux allégations mauriciennes de « crimes contre l’humanité », le Foreign, Commonwealth and Development Office a fini par réaffirmer la souveraineté du Royaume-Uni et rappeler les subventions accordées aux exilés chagossiens.
Mais pour les deux auteurs, la balance juridique s’est déplacée de manière décisive en faveur des arguments mauriciens. Surtout que le Royaume-Uni a perdu la sympathie internationale quand il est devenu clair que les Chagossiens ont été déportés de force, se sont vu refuser la citoyenneté britannique, n’ont pu rentrer chez eux et ont été insultés dans certains mémos où ils sont qualifiés de Vendredi, personnage du roman Robinson Crusoé.
L’article souligne que le retour des exilés chagossiens sur un grand bateau de croisière a peut-être dilué le message mauricien d’expropriation coloniale. Mais un tel navire était nécessaire, disent-ils. D’autant qu’au départ, le Premier ministre mauricien devait s’y trouver. Ensuite, dans une zone régulièrement balayée par des cyclones, le besoin d’un navire robuste et adapté à l’océan était facile à comprendre.