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: Le 10/03/2022 à 07:02 | MAJ à 18/07/2024 à 17:22
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Publié : Le 10/03/2022 à 07:02 | MAJ à 18/07/2024 à 17:22
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Que vous soyez dans votre maison, sur terre ou réfugiés dans un soubassement, vous serez tués si une roquette thermobariques explose dans les parages, car elle absorbera tout l’oxygène et vous serez suffoqués à mort. Arme interdite, ces roquettes ont été déployées en Ukraine et Poutine a menacé hier de les utiliser.
Il les a déjà utilisées en Grozny et Idlib.
«Un crime de guerre en préparation», tweetait un analyste en constatant l’irruption de lance-roquettes multiples russes de type TOS-1A dans la guerre en Ukraine, tandis que les vidéos se multipliaient sur les réseaux pour montrer leur passage et leur installation partout dans le pays, parfois à proximité immédiate de villes ou de lieux très habités.
La spécificité principale du TOS-1A, surnommé «Buratino» dans l’armée russe, tient dans ses projectiles dits «thermobariques». Ces roquettes terrifiantes sont l’une des armes conventionnelles –donc non nucléaires– les plus ravageuses qui puissent être utilisées dans un conflit.
Également appelées «explosifs carburant-air», les «armes thermobariques à surpression» pulvérisent un aérosol explosif près du sol qui, lorsqu’il est ensuite détonné, aspire et brûle l’oxygène environnant pour créer une explosion plus puissante, plus chaude et plus durable qu’une bombe classique.
Dans son article consacré à cette monstrueuse invention, The Drive traduit ce qu’écrit l’armée américaine à propos des «armes thermobariques à surpression». «Le premier effet est un blast d’une longue durée et à haute pression qui fait un vide, puis déclenche une vague contraire», est-il ainsi écrit dans un guide de l’armée US sur les matériels de guerre.
Le document précise ensuite que ce type d’explosion et de vide (vacuum, en anglais) peut déchirer des matériaux mous tels que la surface des radars, le revêtement d’un avion ou… les tissus humains. «Les murs et les surfaces dans la zone affectée ne protègent pas nécessairement les victimes, mais causent plutôt des ondes de choc multiples, qui amplifient l’effet initial et peuvent renverser des structures.»
Le document ajoute que l’un des autres effets est la vague de chaleur terrifiante qui suit l’explosion du projectile, de l’ordre de 2.500 à 3.000°C, qui dépasse largement son point d’impact et peut, elle aussi , provoquer d’importants dommages, aux matériels comme aux corps et aux esprits.
Les armes thermobariques ne sont pas l’apanage des Russes: si ce sont en partie elles qui ont rasé Grozny en Tchétchénie ou Idlib en Syrie, elles ont également été utilisées par les Américains en Afghanistan pour débusquer les talibans cachés dans des complexes souterrains.
Elles ne sont pas l’apanage des Russes, mais elles pourraient faire le malheur absolu des Ukrainiens, militaires comme civils, qui se retrouveraient sous leur feu. Elles feront en tout cas leur frayeur, et c’est sans doute une partie de l’objectif: avant même de tirer la moindre munition, affecter le moral de populations pour l’instant encore vaillantes.