À Madagascar, c’est l’heure du dépouillement à l’issue du premier tour de la présidentielle. Un scrutin très inédit puisque seul 3 des 13 candidats ont sollicité les suffrages des électeurs, les 10 autres leur ont demandé de boycotter le scrutin. La participation est donc un enjeu majeur de cette élection voulue par le président sortant Andry Rajoelina. Or, elle est plutôt faible, selon les premières observations.
Le taux de participation au scrutin est d’environ 37,22% selon les estimations encore provisoires de la commission électorale (Ceni).
C’est la première fois qu’à Madagascar, la Commission électorale parvient à donner une première tendance au soir du scrutin. Grâce à la transmission électronique des procès-verbaux pris en photo dans les bureaux de vote
Les résultats provisoires consolidés à partir de 80% des bulletins devraient être publiés par la Ceni le 24 ou le 25 novembre et les résultats définitifs proclamés par la Haute cour constitutionnelle début décembre.
Le collectif de dix candidats, opposés au président sortant Andry Rajoelina et rassemblant notamment deux ex-présidents malgaches, avait annoncé plus tôt dans la soirée une participation « au plus bas dans l’histoire électorale de Madagascar », aux alentours de 20%, selon des chiffres qui leur ont été transmis par les observateurs internationaux.
De son côté, le collectif des dix opposants et candidats à la présidentielle, qui avait appelé au boycott du premier tour, a déclaré à la fermeture des bureaux de vote ne pas « reconnaître ces élections », et réitère que l’élection présidentielle de ce jeudi a été organisée de force et dans l’illégalité. « La majorité des Malgaches s’est exprimée à travers le fait qu’ils sont restés chez eux », a affirmé l’ex-président et membre du collectif Hery Rajaonarimanpianina au micro de RFI.
Une position loin d’être défendue par le gouvernement. Le président de la République par intérim, le général Ravalomanana, estime pour sa part que le taux de participation ne peut pas être un indicateur de légitimité. « On peut ne pas aller voter pour diverses raisons : rien ne permet de dire que c’était en soutien au collectif. Exploiter le taux de participation est enfantin. »
En milieu d’après-midi, Stella Razanamahefa la porte-parole de l’observatoire de la société civile Safidy confirmait déjà les premières impressions. A partir d’un échantillon de 2 300 bureaux de vote sur tout le territoire, à midi, la participation était deux fois plus faible qu’au dernier scrutin. « En 2018, nous avons pu constater les taux de participation à 44%, tandis que cette année, c’est à 22,4%. »
L’abstention est particulièrement forte dans la capitale et le centre du pays, alors que le sud s’est mobilisé davantage.