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Jessila: Le 30/08/2021 à 08:50 | MAJ à 30/08/2021 à 08:50
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Publié : Le 30/08/2021 à 08:50 | MAJ à 30/08/2021 à 08:50
Par : Jessila

Depuis juin, l’ICAC a mis un coup d’accélérateur sur le dossier des prêts toxiques accordés par l’ex-MPCB. Parmi, se trouve le cas brûlant de Rooplall Beerjeraz. Il aurait bénéficié de prêts totalisant plus de Rs 150 millions. L’ICAC a récemment passé à la loupe un emprunt louche de Rs 40 millions qui date de 2013. Ces montants n’auraient en fait jamais été utilisés pour les supposés projets pour lesquels les emprunts auraient été octroyés.

Une des personnes impliquées dans l’octroi de cet emprunt : Sunita Acharuz-Sawoky, Head of Compliance chez MauBank. Cette affaire concerne un emprunt de Rs 40 millions accordé à Rooplall Beerjeraz.

Montant qui lui avait été accordé pour des investissements dans Gapwedge Ltd pour un projet de morcellement à Tamarin.

Sauf que les Rs 40 millions n’auraient pas été injectés dans la société en question.

L’ICAC a déjà interrogé plusieurs anciens cadres de l’ex MPCB dans cette affaire. Parmi, Kadarnath Ramgulam, ancien chef de l’équipe de souscription de prêts (Credit Underwriting Team).

Il a expliqué qu’il était absent le jour où le feu vert a été donné pour cet emprunt.

C’est Sunita Acharuz-Sawoky qui l’avait donc remplacé. Des éléments troublants ont été notés. Il ressort que le formulaire de demande de cet emprunt de Rs 40 millions a disparu.

Les règles du KYC, c’est-à-dire du Know Your Client, n’auraient pas non plus été respectées.

En effet, Rooplall Beerjeraz était à ce moment-là en litige avec une banque commerciale concernant un montant d’environ Rs 4 millions et il n’aurait pas non plus prouvé que ses revenus mensuels étaient de Rs 400 000. L’homme d’affaires était aussi sous le coup d’un avis défavorable au niveau du MCIB.

Malgré tout, il est parvenu à obtenir l’emprunt de Rs 40 millions et Sunita Acharuz-Sawoky était parmi les signataires du document autorisant cet emprunt. En tant que « Head of Risk »   elle était au courant que la banque à ce moment faisait face a un gros problème de « Capital Adequacy Ratio » (mauvaise santé financière), et la Banque Central avait même failli prendre des actions contre la ex-MPCB.

Cette dernière, même après avoir été entendue concernant un under-warning par l’ICAC, est toujours maintenue à son poste de Head of Compliance à la MauBank. Ce qui étonne plus d’un dans les milieux bancaires et des services financiers. D’autant qu’en interne au niveau de la MauBank, un avis légal a été recherché. La question se pose désormais si elle est une fit and proper person pour le poste qu’elle occupe. Et si ce n’est pas le cas, ce serait contre certaines dispositions de la Bank of Mauritius Act.

Certains professionnels dans les services financiers estiment qu’une telle affaire à la veille de la visite de la FATF n’inspire pas confiance pour que Maurice soit enlevée ou pas de la liste grise.

De quel type de protection jouit Sunita Acharuz-Sawoky pour qu’elle ne soit pas encore suspendue de ses fonctions à la Maubank jusqu’à la fin de l’enquête comme cela a été le cas pour tant d’autres. Dans les coulisses du bureau du Premier ministre et même celles du ministre des Finances, on nous a vite fait comprendre que les principaux concernés ne se sont pas mêlés à cette affaire laissant ainsi le soin à l’ICAC de faire l’enquête et c’est au Board c’est la Maubank d’assumer sa responsabilité.

Affaire à suivre.

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