Comme le Covid-19 ou l’Ebola, le virus Nipah est considéré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme l’une des maladies pouvant provoquer une épidémie mondiale. Voici pourquoi les autorités sanitaires indiennes sont sur le qui-vive, confrontées à un retour de la maladie, qui aurait pour l’instant infecté au moins six personnes selon India Today. Parmi ces infectés, deux personnes sont mortes.
Face à l’apparition de ce foyer épidémique, l’Inde est contrainte de confiner une partie du sud de son territoire. C’est notamment le cas de la ville de Kozhikode où les écoles sont fermées et les rassemblements publics interdits jusqu’au 24 septembre prochain, au moins.
Il ne s’agit pas de la première fois que l’Homme est confronté au virus Nipah, d’où l’inquiétude des autorités sanitaires indiennes et la mise en place rapide de mesures contraignantes.
C’est en 1998 que les premiers cas ont été recensés. L’apparition de la maladie fut des plus violentes. Nipah a d’abord infecté des porcs, avant d’être transmis à des hommes, faisant une centaine de morts. De plus, un million de porcs ont dû être abattus, par mesure de prévention.
Dès sa première apparition, la maladie a dépassé les frontières de la Malaisie, celle-ci est arrivée jusqu’à Singapour, où une personne travaillant dans un abattoir a perdu la vie des suites de cette maladie. Un lieu de transmission qui rappelle d’ailleurs l’épidémie de Covid-19.
Si la situation est similaire, c’est qu’il s’agit là aussi d’une zoonose, une maladie infectieuse qui est passée de l’animal vers l’homme. Les chauves-souris frugivores sont considérées comme les porteuses naturelles de Nipah.
Des contaminations entre humains ont également eu lieu, bien que celles-ci soient pour l’instant “limitées”. Il réside donc dans le virus un “potentiel d’évolution” qui augmenterait ces transmissions.
Ces maladies sont de plus en plus nombreuses à passer la barrière des espèces. D’une part, l’agriculture industrielle favorise le risque de propagation d’agents pathogènes.
Depuis la première apparition du virus, il y a 25 ans, d’autres épidémies localisées ont eu lieu, notamment au Bangladesh où 100 personnes ont perdu la vie en 2001. Mais aussi en Inde, où cinq foyers ont été répertoriés rien qu’au cours des cinq dernières années.
Tout aussi inquiétant, le taux de mortalité pour les personnes infectées. Toujours selon l’organisation mondiale, il évolue entre 40 et 75%. Soit bien davantage que le Covid-19 dont la létalité se situe entre 0,5 et 1%, et peu ou prou la même mortalité qu’Ebola, bien que celle-ci varie grandement en fonction des épidémies.
La létalité des virus, dont Nipah, varie en raison des différentes souches, mais aussi capacités locales de surveillance épidémiologique ainsi que de la capacité des systèmes de santé à accueillir les malades. L’agence note qu’il n’existe aucun moyen connu pour remédier à Nipah.