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: Le 09/06/2022 à 19:57 | MAJ à 18/07/2024 à 17:22
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Publié : Le 09/06/2022 à 19:57 | MAJ à 18/07/2024 à 17:22
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Le président colombien en personne a dévoilé il y a quelques jours les premières images filmées de l’épave du San José, dont la propriété est disputée en ce moment entre son pays, l’Espagne et un groupe d’indigène.
La cargaison du San José, galion espagnol coulé en 1708, repose au large de la Colombie et est estimée aux alentours de 17 milliards de dollars.
Dans la nuit du 7 juin 1708, au large de Cartagène, le San José, fleuron de l’armada espagnole, est coulé par la royale Navy britannique lors de la bataille de Baru, en pleine guerre de Succession d’Espagne. Bombardé par un navire ennemi, le bâtiment explose lorsque sa cargaison de poudre s’enflamme. Il emporte dans les fonds marins près de 600 hommes, seuls onze membres de l’équipage survivent. Le navire ne transportait pas moins de 200 tonnes d’or, d’argent et d’émeraudes à destination de la métropole. Un trésor digne des plus folles histoires de pirates, et qui repose encore aujourd’hui à près de 950 mètres de fond.
En 2015, la Colombie annonçait à grands cris avoir retrouvé l’épave et sa cargaison précieuse, et envisageait de la sortir de l’eau. Il faut dire que pareil butin éveille les convoitises. Une société privée américaine assure avoir repéré l’épave en premier, dans les années 1980, et avoir engrangé d’importantes dépenses pour l’explorer. L’Espagne, quant à elle, réclame la propriété du trésor, brandissant la convention des Nations Unies sur le droit de la mer, texte que la Colombie n’a pas ratifié. Même en Bolivie, des voix s’élèvent pour se déclarer propriétaires légitimes : la communauté native de la nation Qhara Qhara, exploitée durant des siècles par les colonisateurs espagnols, estime que c’est à elle qui devrait en hériter au vu des violences commises contre ses ancêtres dans les mines d’or et d’argent.
Les autorités colombiennes ne l’entendent bien sur pas de cette oreille. Pour elles, l’épave du San José est un trésor national culturel, dont la Colombie est bien propriétaire puisqu’il se trouve dans ses eaux. Et le projet d’extraire de la vase le lucratif bateau est loin d’être oublié. Le président Iván Duque a déclaré que la Marine colombienne, sous la supervision du ministère de la Culture, était en train de mener les observations nécessaires au projet de renflouement.

Pour garantir l’intégrité du trésor du galion San José, des acquisitions d’équipements de pointe ont été faites pour pouvoir atteindre la profondeur et avoir les meilleures images qui nous permettent de protéger l’intégrité du trésor et aussi effectuer une surveillance permanente et constante.

Pour preuve, les images vidéo sous-marines qui ont été diffusées lundi. Autre la proue du navire couverte d’algues et de coraux, on peut y admirer de lourds canons de bronze, de la porcelaine chinoise fine, ainsi que de nombreuses pièces et lingots d’or. Mais qu’il ne vous vienne pas à l’idée d’aller faire un peu de plongée au large de la Colombie pour espérer ramasser l’un ou l’autre écu. Le site est scrupuleusement protégé, et son accès est un véritable défi technique. Jamais, dans le pays, une technologie de fouille sous-marine si pointue n’avait été utilisée.
Le président a d’ailleurs déclaré que grâce à ce matériel, deux autres épaves ont été trouvées à proximité du San José. L’une daterait de la période coloniale, l’autre des débuts de la république indépendante. Toutes deux ont plus de 200 ans, mais contrairement à leur illustre voisin, on ne connaît pas encore le contenu de leur cargaison. La Colombie a pour projet de créer un musée national dédié aux nombreuses épaves qui jonchent le sol de la mer des Caraïbes, et qui pourrait un jour voir les trésors du San José exposés au public.