Au moins 200 personnes ont été tuées ce mardi 17 octobre soir dans l’enceinte d’un hôpital de la ville de Gaza, dans un tir imputé par Hamas à Israël qui dément, au onzième jour de la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement palestinien sur le sol israélien. Il survient à la veille d’une visite en Israël du président américain Joe Biden.
Le tir a suscité de nombreuses réactions condamnant Israël, notamment de la Jordanie, et de la Ligue Arabe, et des manifestants ont pris les rues en Cisjordanie occupée, à Amman et Tunis. Attendu mercredi en Israël, le président américain Joe Biden va « reporter » son étape ensuite prévue en Jordanie, a indiqué la Maison-Blanche, exprimant ses « profondes condoléances » aux victimes de l’hôpital. La Jordanie avait auparavant annoncé l’annulation d’un sommet auquel Joe Biden devait participer à Amman avec son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le président Abbas.
Mais Israël, de son côté, assure ne pas être à l’origine du tir et accuse le Jihad islamiste. « D’après des informations des services de renseignements, basées sur plusieurs sources que nous avons obtenues, le Jihad islamique est responsable du tir de roquette raté qui a touché l’hôpital », a affirmé de son côté l’armée israélienne dans un communiqué.
Le Jihad islamique a qualifié mercredi de « mensonges » les accusations d’Israël, qui lui a attribué le tir contre un hôpital de Gaza ayant fait des centaines de morts.
Cette attaque meurtrière a provoqué un élan de colère et d’indignation dans le monde. Le Hezbollah libanais a appelé à observer une « journée de colère » mercredi pour condamner un tir meurtrier contre un hôpital de la bande de Gaza, un « massacre » dont il accuse Israël.
Le président iranien Ebrahim Raïssi a affirmé que « les flammes des bombes américano-israéliennes » allaient « bientôt dévorer » Israël.
Des milliers de manifestants se sont rassemblés mardi soir devant l’ambassade de France à Tunis pour protester contre ce tir meurtrier et ont réclamé le renvoi des ambassadeurs français et américain.
Au début, des centaines de manifestants se sont rassemblées devant l’ambassade de France mais leur nombre a augmenté pour atteindre plus de 3 000 personnes. Les manifestants, dont des figures de l’opposition et des représentants de la société civile ainsi que des avocats, ont scandé aussi des slogans hostiles au président français Emmanuel Macron.
Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant les ambassades de France et du Royaume-Uni à Téhéran dans la nuit de mardi à mercredi, selon un photographe de l’AFP sur place.
L’attaque meurtrière contre un hôpital dans la bande de Gaza mardi est « totalement inacceptable », a estimé le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Volker Türk. Dans un communiqué, il a déclaré : « Les mots me manquent. Cette nuit, des centaines de personnes ont été tuées, de manière horrible, dans l’attaque de l’hôpital Al Ahli Arab, y compris des patients, des soignants et des familles qui s’étaient réfugiées dans et autour de l’hôpital. Une fois de plus les plus vulnérables (sont touchés). C’est totalement inacceptable ».