
Les deux comités interministériels devraient remettre leurs recommandations dans les prochains jours.
Un conseil des ministres spécial est prévu en fin de semaine pour décider du relèvement progressif de l’âge d’éligibilité à la BRP, de 60 à 65 ans.
Le premier comité, sous l’égide du Premier ministre Navin Ramgoolam, s’attarde sur les mesures d’accompagnement pour les personnes âgées de 60 à 65 ans exerçant des métiers physiquement éprouvants, ainsi que certaines femmes au foyer vulnérables.
Le second, dirigé par le ministre de l’Intégration sociale et de la Sécurité sociale, Ashok Subron, étudie les cas de personnes âgées dont l’état de santé compromet la capacité à travailler.
Ces deux groupes pourraient siéger conjointement pour coordonner leurs propositions avant présentation au Cabinet.
Un comité indépendant d’actuaires, d’économistes et d’experts en politiques sociales sera bientôt mis sur pied pour réfléchir à des solutions structurelles.
Il examinera la viabilité à long terme du système de retraite mauricien et proposera, entre autres, des alternatives à la Contribution Sociale Généralisée (CSG).
Contrairement aux comités interministériels, cette instance travaillera de manière autonome.
Mardi dernier, au Parlement, le Premier ministre a rappelé : entre 2010 et 2024-2025, les dépenses de la BRP ont augmenté de 828 %, passant de Rs 5,97 milliards à Rs 55,4 milliards.
Les données démographiques confirment l’urgence : le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus est passé de 186 400 (2015) à 257 600 (2024).
Ce chiffre devrait atteindre 315 000 d’ici 2038.
Au rythme actuel, les dépenses pourraient atteindre Rs 100 milliards par an d’ici 2035, une trajectoire jugée intenable.
Mais les premières réactions populaires révèlent une forte résistance, notamment de la part des futurs retraités.
La balle est désormais dans le camp du Conseil des ministres, qui devra trancher entre impératifs budgétaires et pression sociale.