
Le Budget 2025–2026 apporte un nouveau décor dans la règlementation des courses hippiques à Maurice. Face à des années de tensions entre autorités et opérateurs privés, le gouvernement a décidé de centraliser l'encadrement du secteur au sein de la Gambling Regulatory Authority (GRA). La dissolution officielle de la Horse Racing Division (HRD), en janvier, et son transfert à la GRA vise à garantir un contrôle plus strict sur les activités liées au turf.
L’une des mesures phares du Budget concerne la révision complète du système de licences dans ce secteur. Ces nouveaux frais, désormais fixés par la GRA, concernent les bookmakers, les opérateurs de totalisateurs, les entraîneurs, les jockeys, les écuries, et même les centres équestres.
Ces tarifs, fixés dans une nouvelle grille, rendus publics lors du discours du Budget, visent à encadrer et assainir le fonctionnement de cette industrie.
Ainsi, un bookmaker opérant au champ de courses devra désormais payer une licence annuelle entre Rs 1 million et Rs 1,2 million. Ceux opérant en dehors du champ, comme dans des points de vente physiques, seront taxés jusqu’à Rs 2 millions. Pour les opérateurs en ligne, par communication à distance, la somme varie entre Rs 3,5 millions et Rs 5 millions. Chaque point de vente secondaire (outlet) est également soumis à des frais de Rs 40 000 à Rs 50 000. Les opérateurs de totalisateur devront s’acquitter d’un montant compris entre Rs 1 million et Rs 2 millions lorsqu’ils fonctionnent à l’hippodrome. Ceux qui proposent des paris sur des courses étrangères, via le système d’inter-totalisateur, seront soumis à un tarif plus élevé, allant jusqu’à Rs 5 millions. Les agents de ces opérateurs sont eux aussi taxés, à hauteur de Rs 500 000.
La GRA élargit également son champ de contrôle aux professionnels du turf. Un Trackwork Rider devra désormais débourser Rs 500, un Apprentice Jockey Rs 1 500, et un jockey confirmé Rs 3 000 pour leurs licences. Les Assistant Trainers seront imposés à hauteur de Rs 3 000, les Principal Trainers à Rs 5 000, tout comme chaque écurie enregistrée, également soumise à un tarif de Rs 5 000. Même les centres équestres devront désormais s’enregistrer pour Rs 15 000.
Selon les projections budgétaires, ces nouvelles mesures pourraient générer une hausse de 13 % des revenus fiscaux issus du giron hippique pour l’exercice 2025/2026. Le gouvernement justifie cette hausse par un objectif de transparence, mais aussi par la nécessité d’assainir un secteur où les dérives, les conflits d’intérêts et les soupçons de paris illégaux ont longtemps nui à la crédibilité des courses mauriciennes.
Le défi reste désormais de s’assurer que ces réformes soient appliquées équitablement, sans compromettre la participation des petites structures ni décourager les nouveaux venus dans cette industrie historique de l'île.