Le 7 octobre 2024, le US Fish and Wildlife Service (USFWS) a annoncé qu’elle rejette une pétition déposée par l’organisation People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) et d'autres groupes de défense des animaux.
Ces derniers réclamaient l’inscription des macaques à longue queue (Macaca fascicularis) sur la liste des espèces menacées de la loi sur les espèces en voie de disparition (ESA).
Après examen approfondi, l’US Fish and Wildlife Service a estimé que la pétition ne présentait pas de preuves suffisantes pour démontrer un impact significatif sur les populations de macaques à longue queue, ni une menace directe ou cumulative justifiant leur protection légale. En conséquence, l’espèce n’a pas été jugée éligible pour figurer sur la liste des espèces en danger.
Les macaques à longue queue sont régulièrement utilisés dans la recherche biomédicale en raison de leur similitude génétique avec les humains. Ils ont joué un rôle clé dans le développement de nombreux traitements médicaux. En effet, six des 25 médicaments les plus prescrits dans le monde ont été développés grâce à l’utilisation de ces primates. Leur contribution a été cruciale dans des domaines comme la médecine régénérative, l’immunologie, la recherche sur le cancer, le développement de vaccins et la pharmacologie. Une récente étude des National Institutes for Health (NIH) a également confirmé l’importance de cette espèce dans la recherche biomédicale.
Cette décision de l'US Fish and Wildlife Service intervient alors que l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) revoit également la désignation de l’espèce comme « en danger ». Cette réévaluation fait suite à une pétition déposée par la National Association for Biomedical Research (NABR), contestant la précédente classification de l’Union internationale pour la conservation de la nature. L’organisation a demandé aux auteurs d’une étude menée par Hansen et al. (2022), qui avait soutenu la reclassification des macaques, de réexaminer leurs conclusions pour répondre aux critiques scientifiques soulevées.
Dans sa pétition, la National Association for Biomedical Research (NABR) accuse cette étude de mauvaise interprétation des données scientifiques existantes. Une deuxième pétition, en attente auprès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), déposée par le Dr Hank Jenkins, met également en lumière des conflits d’intérêts potentiels impliquant les auteurs de l’étude et appelant à une enquête approfondie.
Matthew R. Bailey, président de la National Association for Biomedical Research, s’est félicité de la décision de l'US Fish and Wildlife Service (USFWS) : « Nous sommes heureux que l'USFWS ait refusé la pétition de PETA et d'autres groupes, sur la base des meilleures informations scientifiques disponibles. Il est clair que cette espèce n’est pas en danger et ne justifie pas de révision de son statut ».
La question du statut de conservation des macaques à longue queue, ainsi que l'implication de PETA dans des programmes gouvernementaux, a récemment été discutée lors d'une audience de la commission de surveillance de la Chambre des représentants des États-Unis en septembre 2024. Les témoins ont accusé PETA et d’autres groupes de défense des animaux d’avoir tenté d'influencer, de manière inappropriée, les enquêtes gouvernementales pour des raisons politiques.