Le Best Loser System, pilier de la représentation ethnique au Parlement mauricien, garantit aux groupes minoritaires une voix dans l'hémicycle. En complément des 62 députés élus directement lors des législatives, la Constitution prévoit jusqu’à 8 sièges supplémentaires pour les « meilleurs perdants ».
Ces sièges sont réservés aux candidats non-élus provenant de communautés sous-représentées. Ce mécanisme vise à maintenir l'équilibre social et politique dans l'île.
Ce soir, la Commission électorale annoncera les noms des Best Losers issus des législatives de 2024, tenues le 10 novembre.
Les Best Losers sont nommés après chaque scrutin pour compenser le manque de représentativité des quatre communautés au Parlement. Généralement, ceux qui ont bénéficié proviennent principalement de la population générale et de la communauté musulmane. Mais il est arrivé qu’un Sino-mauricien soit désigné député correctif. Néanmoins, Motee Ramdass et Ravi Yerrigadoo avaient été nommés best losers en 2000.
Mis en place pour apaiser les tensions communautaires, le Best Loser System suscite néanmoins un débat récurrent. Sa révision a été étudiée en 2012, notamment dans le cadre du rapport Carcassonne, sans pour autant aboutir à une décision d’abrogation.
Fondé sur le recensement ethnique de 1972, ce mécanisme identifie les communautés sous-représentées par comparaison aux résultats des élus de chaque groupe.
Les quatre premiers sièges additionnels sont ainsi attribués aux candidats non élus des communautés les plus sous-représentées. Ce processus se répète alors après calcul du niveau de sous-représentation.
Dans certaines élections passées, comme en 1995 et 2000, le système a favorisé l'entrée au Parlement de personnalités marquantes telles que Gaëtan Duval, Nicholas Von Mally ou encore l’imam Mustapha Beeharry.
Le cas Michael Sik Yuen en 2014 a aussi marqué les esprits. Il avait inscrit population générale sur son formulaire et avait été repêché.
À 20 heures ce soir, l'annonce des nouveaux Best Losers pour 2024 sera scrutée avec attention, marquant une étape clé pour la diversité politique mauricienne.