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Naresh: Le 03/04/2021 à 14:08 | MAJ à 03/04/2021 à 14:08
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Publié : Le 03/04/2021 à 14:08 | MAJ à 03/04/2021 à 14:08
Par : Naresh

Le rapport pour l’année 2020 sur les droits humains, intitulé Country Reports on Human Right Practices et réalisé par le United States Department of State et le Bureau of Democracy, Human Rights and Labor, vient d’être publié.

Le rapport évoque des écarts graves, notamment des meurtres, des lois pénales sur la diffamation, des actes sérieux de corruption, un manque d’investigation et de transparence sur les violences commises contre les femmes ainsi que l’existence et aussi que les enfants soient forcés à travailler

 

Le rapport évoque tout d’abord des décès suspects, qualifiés comme des arbitrary or unlawful killing. Parmi les cas mentionnés, le meurtre de Jean-Cael Permes le 5 mai dernier à la prison de Phoenix. Le cas d’Iqbal Toofanny, révélé au grand jour par une enquête exclusive de Top FM, est aussi mis en lumière. Les auteurs du rapport affirment qu’Iqbal Toofanny a été tué alors qu’il était en détention et que les autorités n’ont pu démontrer que les policiers étaient impliqués dans ce meurtre. Mais mention est faite que le bureau du DPP a fait appel de la décision de la Cour intermédiaire le 21 aout dernier.

Les conditions dans nos prisons, qui ne seraient pas en ligne avec les normes internationales, sont aussi vivement critiquées. Selon le NGO World Prison Brief, notre milieu carcéral est doté d’une capacité pour détenir 2315 prisonniers mais en contient 2757. Des lacunes au niveau de l’assistance médicale pour les détenus, le manque d’entretien et des problèmes d’hygiène sont aussi pointés du doigt. Les prisonniers doivent se tourner vers les radios privés pour dénoncer ce qui se passe, selon le rapport.

Les arrestations arbitraires sont aussi dénoncées avec force dans ce rapport qui soutient qu’au moins sept personnes ont été arrêtées pour avoir critiqué le gouvernement. Parmi, le cas de Bruneau Laurette, qui est décrit comme un activiste ayant organisé une manifestation avec la participation d’environ  100 000 personnes, et qui est arrêté quelques semaines plus tard dans une affaire de chèque sans provision alors qu’il avait déjà payé en juillet. Les cas de Rachna Seenauth, Ravin Lochun et Farihah Ruhumally sont aussi mentionnés.

Sous la section violence and harassment ; le cas du journaliste de Top FM, Murvind Beetun est aussi évoqué. Le rapport avance que le 13 octobre 2020, le journaliste a été interrogé par la police suite à une vidéo qui avait fait part d’allégations de corruption contre le CEO de Mauritius Telecom, un proche du Premier ministre, Pravind Jugnauth.

Les auteurs du rapport déplorent aussi que l’academic freedom n’est pas toujours respecté. Rajen Narsinghen, qui a été convié devant un comité disciplinaire à l’Université de Maurice après avoir fait des commentaires contre le gouvernement, est cité comme exemple.

Le rapport fait aussi état d’interférence arbitraire et illégale de la part des autorités dans la vie privée des Mauriciens alors que ces droits sont garantis par la constitution. Parmi les exemples, des allégations à l’effet que les téléphones de journalistes et politiciens sont mis sur écoute. Des plaintes ont aussi été enregistrées sur le fait que des prises de paroles sur les réseaux sociaux sont surveillées de près et qu’il y a des lois pour sanctionner de telles actions.

Concernant les élections de 2019, le rapport critique le fait que les candidats qui n’ont pas décliné leur appartenance ethnique, n’ont pu participer aux législatives alors qu’en 2014, une dérogation avait été faite. Le rôle de la MBC est aussi critiqué, comme étant en faveur des partis au pouvoir. Le rapport parle de plusieurs plaintes des partis de l’opposition contre la télévision nationale durant la campagne électorale de 2019.

Le rapport tacle le gouvernement sur le volet corruption également en évoquant notamment l’affaire Saint-Louis avec la révocation d’Ivan Collendavelloo.

Concernant les différents types de violences contre les femmes, le gouvernement n’est pas épargné non plus car le rapport l’accuse de n’avoir pas durci les lois de façon consistante. Des lacunes au niveau de la police pour faire respecter les protection orders sont aussi évoqués. Le harcèlement sexuel envers les femmes est aussi pointé du doigt car les plaintes n’aboutissent à rien et de plus en plus de victimes sont forcées à dénoncer sur les réseaux sociaux.

 

MAURITIUS-2020-HUMAN-RIGHTS-REPORT

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