C’est un mouvement inédit qui traduit l’ampleur du mécontentement au Royaume-Uni. Pour la première fois dans les 106 ans d’histoire de leur syndicat, des infirmières britanniques se sont mises en grève hier. Les 100 000 grévistes réclament une augmentation de salaire de plus de 19%, pour rattraper des années de disette. Elles auraient perdu 20% de leur pouvoir d’achat depuis 2010.
L’opposition travailliste avait demandé, la veille, au gouvernement d’écouter les revendications des infirmières. “Dans 12 heures, il y aura une grève des infirmières. Tout ce que le Premier ministre a à faire, c’est de rencontrer ces personnes. Son inaction en dit long. Comme toujours avec lui , c’est la politique des Tories d’abord, les patients ensuite” avait ainsi déclaré ce 14 décembre Keir Starmer, le dirigeant du Labour, à la Chambre des communes, ajoutant que “l_a grève des infirmières est un insigne de honte pour ce gouvernement. Au lieu de faire preuve de leadership, il joue avec la santé des citoyens._”
Avec une inflation au-dessus de 10%, les représentantes des infirmières affirment que leurs membres sautent des repas, peinent à nourrir et habiller leurs familles et finissent par quitter en masse la profession.
Ce mouvement intervient dans une période de tensions sociales rares à l’approche de Noël. Au Royaume-Uni, des cheminots à la police aux frontières, de nombreuses catégories professionnelles seront en grève en cette fin d’année, bousculant les projets de certains Britanniques.