Le procès au pénal de l'ancien patron de Volkswagen Martin Winterkorn dans le « dieselgate » s'est ouvert, mardi 3 septembre, neuf ans après la révélation de ce scandale de moteurs truqués au retentissement mondial, qui a ébranlé le secteur automobile. Martin Winterkorn est accusé de « fraude en bande organisée ». Pour remplir les normes de pollution de l’époque, le groupe automobile allemande avait tout simplement truqué les moteurs pour afficher des émissions inférieures à la réalité. Onze millions de véhicules étaient concernés lorsque le scandale est révélé en septembre 2015.Le PDG de l’époque, Martin Winterkorn doit alors rendre son tablier malgré un bilan globalement flatteur avec un doublement des effectifs du groupe Volkswagen et des ventes dans le monde passés sous son règne, de 2007 à 2015 de 6 à 10 millions de véhicules.
L'ancien patron du premier constructeur automobile européen encourt devant le tribunal de Brunswick, dans le nord du pays - non loin du siège historique du constructeur à Wolfsbourg - jusqu'à dix ans de prison.Le procès qui s’est ouvert ce matin à Braunschweig et qui doit durer un an avec 89 audiences prévues, devra surtout déterminer à partir de quand Martin Winterkorn était au courant de ces pratiques frauduleuses. Il affirme avoir été informé en septembre 2015. L’accusation ne le croit pas.Son procès aurait dû débuter il y a trois ans déjà, mais la santé fragile de l'ancien PDG, aujourd'hui âgé de 77 ans, explique ce retard massif. Cette affaire a coûté 30 milliards d’euros de remboursements, dédommagements et autres frais judiciaires à Volkswagen aux États-Unis.