Une récente étude sur le marché portuaire mauricien met en lumière des faiblesses structurelles et propose des réformes ambitieuses pour améliorer la compétitivité du port de Port-Louis. Ce rapport, destiné à éclairer les décisions politiques et économiques, appelle à des changements significatifs dans la gestion des opérations portuaires pour stimuler l'économie mauricienne.
Le rapport souligne que Maurice se situe en dessous de la moyenne mondiale en termes de productivité portuaire, avec seulement 21,6 mouvements de grues par heure, contre une moyenne mondiale de 23,5 mouvements.
De plus, Port-Louis figure au 327ᵉ rang sur 348 ports dans l'Indice de performance des ports à conteneurs (CPPI) de la Banque Mondiale en 2022.
Cette faible performance est attribuée à des inefficacités dans la gestion de la manutention des conteneurs et à des délais avant amarrage qui continuent de s'allonger, par la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL).
Les experts proposent d’associer un Global Terminal Operator (GTO) à la gestion opérationnelle de la CHCL. Cette intégration d’un partenaire privé pourrait transformer le port en un acteur compétitif à l’échelle internationale.
Les principales recommandations incluent la recherche d’un opérateur privé international pour prendre le contrôle opérationnel de la CHCL, éventuellement avec une participation majoritaire. Ainsi que la réforme de la Mauritius Ports Authority (MPA) pour renforcer son rôle de régulateur indépendant et la modernisation des infrastructures portuaires en tenant compte des futurs besoins pour accueillir un second opérateur concurrent.
Bien que la concurrence directe entre opérateurs ne soit pas réalisable à court terme, faute de volumes suffisants et d’espace, les experts estiment que le port doit viser une productivité d’au moins 30 mouvements par heure pour rivaliser efficacement avec les leaders régionaux.
Le rapport met également en garde contre l’influence des retards liés aux conditions météorologiques, qui affectent les décisions des lignes maritimes.
L’implication d’un opérateur privé, associée à une régulation efficace, pourrait permettre à Port-Louis de surmonter ses faiblesses actuelles et d’émerger comme un acteur compétitif dans le commerce maritime régional et international. Une modernisation audacieuse et bien encadrée du port pourrait transformer ce secteur en un moteur de croissance pour Maurice.