Alors que le contexte était tendu depuis plusieurs jours, des élus en sont venus aux mains cette semaine, allant même jusqu’à se jeter des chaises.
Une scène qui a été retransmise par les médias et sur les chaînes de télévision, avant de faire le tour du monde.
Pour comprendre ce qu’il s’est passé, il faut remonter au 27 novembre dernier. Amy Ndiaye, députée de la majorité, émet à ce moment-là des propos controversés visant Serigne Moustapha Sy, un chef religieux musulman, membre de la coalition d’opposition. Cet homme n’est pas député, mais il est très influent au Sénégal.
Amy Ndiaye l’accuse notamment de ne pas tenir sa parole et de manquer de respect au président du Sénégal, Macky Sall. Des propos qui ont suscité de vives réactions du côté de l’opposition. À partir de cet épisode, la tension n’a cessé de monter ces derniers jours à l’Assemblée nationale.
Et le jeudi 1er décembre, à l’occasion du vote du budget du ministère de la Justice pour 2023, un député de l’opposition, Massata Samb, a donc giflé Amy Ndiaye. La députée a immédiatement riposté en lui lançant une chaise dessus, avant de tomber par terre. Des membres de la majorité sont alors venus l’aider à se relever. Des parlementaires ont ensuite échangé des coups de poing dans une vaste cohue généralisée.
La séance parlementaire a ensuite été interrompue. « Nous n’accepterons plus que les séances continuent tant que cette dame continue d’être présente (à l’Assemblée) et tant qu’elle n’aura pas présenté ses excuses », a déclaré le député de l’opposition Abba Mbaye sur une télévision de l’opposition.
Des députés de la coalition au pouvoir et des militantes féministes se sont pour leur part insurgés du recours à la violence du député de l’opposition, alors que la campagne annuelle internationale « 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles », soutenue par l’ONU est en cours.