
Les années passent et se ressemblent concernant la gestion de l'eau. À chaque période de sécheresse, le niveau des réservoirs baisse inexorablement, avec des conséquences sur la distribution. C'est le cas en ce moment où le pays est sur le point de passer sous des restrictions drastiques en attendant l'arrivée des pluies estivales. Que nous disent les chiffres ?
Pour la période 2015 à 2023, la pluviométrie moyenne sur l'île a varié entre 1 896 mm en 2016 et 2 816 mm en 2018. De 2021 à 2023, elle a augmenté chaque année, passant de 2 025 mm (2021), à 2 201 mm (2022) puis 2 543 mm (2023). En ce qui concerne les chiffres globaux, c'est une tendance cyclique de 3 ans qui se dessine. Par exemple, en 2015, on a récolté 4 433 mm³, suivi d'une baisse pour les deux années suivantes (3 356 mm³ en 2016 et 3 991 mm³ en 2017). La tendance se poursuit entre 2018 et 2020 avec 5 552, 3 972 et 3 717 mm³ respectivement. Petit changement entre 2021 et 2023, où les chiffres sont en légère hausse. Le taux d'évaporation est aussi un facteur de perte d'eau, la moyenne pour les 8 ans étant de 30 %.
Une constante, entre 2015 et 2023, est le pourcentage de la pluviométrie perdu en surface : entre 59 et 60 %.
Concernant la production d'eau potable à Maurice, on constate une croissance de 22 % entre 2015 et 2023, avec un pic de 320 mm³ en 2022. De cette production, seulement 37 % sont utilisés en moyenne.
Une partie de la République, à savoir Rodrigues, démontre une baisse significative de la pluviométrie. Les deux stations de l'île, Pointe Canon et Plaine Corail, ont récolté 36 % et 44 % de pluies en moins en 8 ans.