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: Le 10/12/2021 à 06:36 | MAJ à 18/07/2024 à 17:23
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Publié : Le 10/12/2021 à 06:36 | MAJ à 18/07/2024 à 17:23
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Joe Biden a ouvert hier, jeudi, son « sommet mondial pour la démocratie ». Cet événement virtuel, qui réunit une centaine de pays, est au cœur de la politique étrangère du président américain. Mais la liste des invités pose la question des véritables intentions de Washington.
Après quatre ans de présidence Trump, Joe Biden avait scandé « l’Amérique est de retour » et avait promis de revenir à un leadership plus traditionnel des États-Unis. Ce sommet, qui réunit 111 pays ces jeudi 9 et vendredi 10 décembre, s’inscrit au cœur de sa politique étrangère, à un moment où la démocratie recule à travers le monde. « Ce sommet était une pièce maîtresse de la rhétorique de Joe Biden pendant la campagne présidentielle », confirme Jonathan Paquin, professeur titulaire au département de sciences politiques de l’université Laval, à Québec (Canada). « Une fois qu’il a pris le pouvoir, plusieurs observateurs lui ont conseillé de laisser tomber ». Mais Joe Biden a tenu tête.
Première difficulté : constituer une liste d’invités. Washington a fait le tri, sans toutefois détailler précisément le processus de sélection. Le Brésil, la Pologne ou les Philippines sont conviés, mais pas la Hongrie ni la Turquie. « C’était une mission impossible », estime Martin Quencez, directeur adjoint du think tank German Marshall Fund, à Paris. « Il fallait intégrer un certain nombre de pays qui ne représentent pas les valeurs démocratiques, soit parce que ce sont des alliés importants dans le cadre de l’Otan ou d’autres partenariats américains dans le monde, soit parce qu’il n’était pas question d’isoler des pays potentiellement importants dans la compétition avec la Chine ».
La Chine n’est pas non plus invitée à ce sommet, contrairement à Taïwan. Également dans la liste des « recalés », la Russie décrit l’événement comme « un instrument pour atteindre des objectifs géopolitiques ». « Au-delà des critères démocratiques, il faut voir que les intérêts stratégiques ont prévalu », commente Jonathan Paquin. « En ce qui concerne la Turquie et la Hongrie, il s’agit de deux pays très critiques face à Washington et qui entretiennent de très bons rapports avec Pékin et Moscou. En revanche dans la liste des invités, on note la présence du Brésil, de l’Inde, des Philippines ou de la Pologne, dont les régimes sont beaucoup plus autoritaires qu’il y a 10 ou 15 ans, mais qui sont résolument dans le camp américain. Ce ne sont pas des démocraties exemplaires, mais ce sont de bons alliés de Washington ».

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