Les députés britanniques ont ouvert hier, jeudi, une enquête pour déterminer si Boris Johnson avait sciemment trompé le Parlement dans ses explications dans l’affaire du “partygate”.
À terme, cette procédure pourrait conduire à la démission du Premier ministre.
Le ciel s’assombrit (encore) pour Boris Johnson. Dans la tourmente depuis de longs mois pour ses agissements durant les confinements liés au Covid-19, le Premier ministre a vu les députés britanniques ouvrir une enquête à son encontre hier. Le tout, en dépit de la large majorité qu’il détient.
Cette procédure, qui pourrait, à terme, conduire à la démission du dirigeant, doit permettre de déterminer si le conservateur a sciemment trompé le Parlement dans ses explications dans l’affaire du “partygate”. Il avait notamment assuré, à maintes reprises, que toutes les règles avaient été respectées.
Par consensus, sans même formellement voter, les parlementaires ont décidé de saisir le “Comité des privilèges”. Cette commission parlementaire spécialisée devra faire toute la lumière sur ce scandale autour des fêtes organisées à Downing Street malgré les confinements successifs liés à la pandémie de Covid-19. Le cas échéant, elle peut recommander des sanctions. Auparavant, la police devra boucler définitivement sa propre enquête.
La motion à l’origine de la procédure parlementaire “cherche à défendre le principe simple d’honnêteté, d’intégrité et de dire la vérité” dans la vie politique britannique, a tancé le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, à l’origine du texte. “Nous savons que le Premier ministre lui-même a enfreint la loi”, a-t-il martelé.
Pour rappel, cette affaire, passée un temps au second plan en raison de la guerre en Ukraine, a été relancée la semaine dernière lorsque Boris Johnson a reçu une amende pour manquements aux restrictions anti-Covid en participant à un pot surprise pour ses 56 ans en juin 2020. À cette occasion, il est devenu le premier chef de gouvernement britannique en exercice sanctionné pour avoir enfreint la loi.
Mardi, le Premier ministre – qui a réitéré son envie de rester au pouvoir jusqu’aux élections législatives de 2024 – avait répété ses excuses “sans réserves” aux députés et aux Britanniques. Il avait affirmé qu’il ne lui “était pas venu à l’esprit” que ce rassemblement, d’une dizaine de minutes tout au plus selon lui, “puisse constituer une violation des règles” alors en vigueur.