Elle est celle par qui le scandale arrive et qui a baptisé Donald Trump ‘Tiny’ par rapport à son petit sexe. Mais qui est vraiment l’actrice de films X qui peut faire trébucher l’ex-président américain ?
La strip-teaseuse et le président : l’affiche a tout d’un film de série B, mais tient pourtant le monde en haleine ces derniers jours. Avec en vedette Stephanie Clifford, alias Stormy Daniels, 44 ans, une poitrine généreuse, un culot monstre, une folle ambition et un humour corrosif : de quoi assurer le spectacle médiatique encore de longs mois dans un pays qui raffole des feuilletons à rallonge…
Stéphanie a suffisamment connu les galères pour n’avoir rien à perdre : son parcours est connu, on ne peut l’attaquer sur sa vie dissolue et ses prouesses sexuelles, elle en a fait un juteux fonds de commerce, s’affiche sans complexe sur les réseaux sociaux, et a tout déballé dans une autobiographie pour arrondir son magot.
Une enfance galère à Baton-Rouge, en Louisiane, avec un père absent, une mère débordée, et de sombres affaires d’abus sexuels quand elle avait 9 ans. Elle fait ses débuts dans le strip-tease avant sa majorité, enchaîne les soirées dans des clubs nocturnes, se paye des implants mammaires avec les premiers cachets, puis direction Los Angeles pour intégrer le milieu du cinéma porno.
En 2006, elle ne le sait pas encore, mais sa vie va basculer quand elle croise la route de Donald Trump. Elle a 27 ans, lui 60, il est déjà marié avec Melania. Le magnat de l’immobilier, qui a toujours été attiré par les femmes blondes et tapageuses, a vite fait de la repérer lors d’un tournoi de golf en Californie. Il l’approche, la flatte, lui fait miroiter un rôle dans son émission The Apprentice, elle comprend son petit jeu et finit par céder – Donald Trump va longtemps nier cette liaison.
« C’est probablement la relation sexuelle la moins impressionnante que j’ai connue de ma vie, mais il n’était clairement pas de cet avis », écrira-t-elle dans son autobiographie, précisant au passage que l’homme d’affaires avait un sexe « en forme de champignon ». Et de préciser qu’elle a toujours eu honte de cette liaison sans lendemain. « Dire que j’ai couché avec ça… Beurk. »
L’affaire aurait pu en rester là, mais Donald Trump est tombé sur une fille coriace, qui comprend qu’elle peut faire payer sa passade au prix fort… Juste avant la présidentielle de 2016, elle obtient ainsi 130 000 dollars via l’avocat du futur président, avec une clause de confidentialité. Mais conseillée à l’époque par Michael Avenatti, un avocat tout aussi ambitieux qu’elle, elle rompt le silence, arguant que la signature de Trump ne figure même pas sur le document en question.
Dès lors, Stormy Daniels surfe régulièrement sur le scandale pour attirer l’attention et faire grimper ses contrats, notamment ceux avec les clubs de strip-tease – elle va cartonner avec sa tournée « Make America Horny Again », « Rendre sa libido à l’Amérique », un slogan qui détourne à l’époque celui de Donald Trump. L’actrice enchaîne les plateaux télé pour déballer son histoire et va même participer au printemps 2018 au show Saturday Night Live en jouant son propre rôle. On la voit ainsi mimer un appel avec le président américain, joué par Alec Baldwin, au bout du fil : « Désolé Donald, c’est trop tard. Je sais, tu ne crois pas au changement climatique, mais une tempête s’annonce, baby… » une allusion à son propre surnom, Stormy, qui évoque l’orage en anglais. « Dis-moi juste de quoi tu as besoin pour que tout ceci soit oublié ? » lui demande le faux Donald Trump. « Une démission », répond la bombe de film X.
La nouvelle coqueluche des médias
Elle devient la bête noire des fans de Trump, qui ne se gênent pas pour pointer du doigt sa vie dissolue – elle vient d’épouser un acteur porno, son quatrième mari –, reçoit des pressions, fait l’objet d’intimidations, raconte comme un jour un gros bras a proféré des menaces dans un parking de Las Vegas alors qu’elle se trouvait en compagnie de sa fille… Mais Stormy continue à faire face et distribue coup sur coup : alors que Trump la raille en l’appelant « Face de cheval », elle réplique en le surnommant « Tiny », que l’on peut traduire par « petite chose », en référence à son anatomie masculine… « Je n’ai rien à cacher et je me réjouis de dire à tout le monde ce que je sais », vient-elle de déclarer au Times, prête à témoigner devant un tribunal. « Je l’ai vu nu, il est impossible qu’il puisse être plus effrayant habillé… »
Depuis l’inculpation du président, la voilà devenue la nouvelle coqueluche des médias, celle qui pourrait entacher la carrière politique de l’ex-président – on le soupçonne d’avoir acheté le silence de la strip-teaseuse avec des fonds de sa campagne, en violation des lois sur le financement électoral. Trump crie à l’arnaque et au complot pendant que Stormy récolte des clics par milliers sur les réseaux sociaux et fait tourner son business à plein régime : 25 dollars le calendrier dénudé, 20 dollars les tee-shirts et 10 dollars l’autographe. Une affaire puisque tout se revend désormais à près de 100 dollars sur eBay. « Prévoyez quelques jours pour l’expédition », a-t-elle d’ores et déjà prévenu, face à l’afflux de commandes…
Sorce : Le Point