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Zufarullah: Le 16/04/2025 à 12:34 | MAJ à 16/04/2025 à 12:43
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Publié : Le 16/04/2025 à 12:34 | MAJ à 16/04/2025 à 12:43
Par : Zufarullah

Intervenant au Parlement mardi dernier, le ministre du Développement industriel, des PME et des Coopératives a répondu à une question parlementaire sur l’avenir de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un accord clé pour les exportateurs mauriciens vers le marché américain, dont l’échéance est fixée à septembre 2025.
Le ministre Adil Ameer Meea a souligné que l’AGOA, en vigueur depuis mai 2000, a constitué un levier vital pour les industriels mauriciens en leur offrant un accès en franchise de droits de douane et sans contingents à environ 6 400 lignes tarifaires aux États-Unis. Il a rappelé que les premières discussions en vue de l’instauration de cet accord avaient été initiées sous la houlette de l’actuel Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, à la fin des années 1990.

Renouvelée pour la dernière fois en 2015, pour une période de dix ans, l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) expire en septembre 2025. Toutefois, une lueur d’espoir s’est manifestée avec l’introduction, en avril 2024, d’un projet de loi au Sénat américain proposant de prolonger l’accord de 16 années supplémentaires, jusqu’en 2041.
Cependant, le 2 avril dernier, le président des États-Unis a signé un décret instaurant un droit de douane réciproque de 40 % sur les importations en provenance de Maurice. Face à cette décision, une réunion d’urgence présidée par le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, s’est tenue le 7 avril en présence des ministres concernés et des conseillers économiques de son bureau. Le lendemain, une déclaration officielle a été faite au Parlement, soulignant l’impact de cette mesure sur le secteur manufacturier exportateur et esquissant les grandes lignes de la riposte mauricienne.
Le 9 avril, un assouplissement de la position américaine a été annoncé, avec une suspension de 90 jours du nouveau tarif et une réduction immédiate du taux à 10 %. Néanmoins, le ministre a averti que les avantages offerts jusqu’ici par l’AGOA cesseraient d’être applicables sous ce nouveau régime commercial.
Les États-Unis représentent actuellement le quatrième marché d’exportation de Maurice, accueillant des produits tels que les vêtements, les primates vivants, les bijoux, les produits de la mer, les dispositifs médicaux ou encore les instruments optiques. En 2024, les exportations domestiques vers les États-Unis ont atteint Rs 6,8 milliards, provenant de 79 entreprises – dont 41 orientées spécifiquement vers l’exportation – et employant environ 21 000 personnes, dont 10 000 Mauriciens. Pour 11 de ces entreprises, plus de 50 % de leur chiffre d’affaires à l’exportation dépend du marché américain.
Une enquête rapide menée par le ministère, du 7 au 10 avril, auprès de ces entreprises a révélé une grande incertitude. Plusieurs clients américains ont suspendu leurs commandes en attendant des éclaircissements des autorités douanières américaines, et certaines entreprises envisagent déjà de se tourner vers d’autres marchés – une transition qui nécessitera du temps.
Une nouvelle réunion, présidée par le Premier ministre, est prévue ce mercredi 16 avril pour faire le point sur la situation et définir la suite des actions à mener.
En réponse à la deuxième partie de la question parlementaire, le ministre Adil Ameer Meea a énuméré plusieurs mesures mises en place pour soutenir le secteur manufacturier tourné vers l’exportation : taux d’imposition réduit à 3 %, subventions sur les coûts de fret aérien et maritime, soutien à l’assurance-crédit à l’exportation, remboursement de loyers pour les entrepôts en Afrique de l’Est, et appui à la participation des PME aux foires internationales.