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: Le 07/05/2021 à 08:04 | MAJ à 18/07/2024 à 17:25
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Publié : Le 07/05/2021 à 08:04 | MAJ à 18/07/2024 à 17:25
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24, 26, 29 et pour la plus âgée, 38 ans. En 20 ans 90 jeunes femmes ont mystérieusement disparu de Toulouse sans laisser le moindre indice solide permettant de retrouver leurs pistes.
Dans leur sillage, des traces de sang, des voitures abandonnées, un sac à main ont été retrouvés. Mais ces objets n’ont jamais vraiment «parlé». Existe-t-il un lien, entre ces six disparitions ? L’ombre de Patrice Alègre a longtemps plané sur trois d’entre elles. Mais, le 7 février 2007, les gendarmes ont écarté la piste du tueur en série toulousain à laquelle ils s’accrochaient, pour tenter d’expliquer les disparitions d’Hélène Loubradou, Corrine Lazzari et Martine Escadeillas. Monique Réjembeau disparue le 4 janvier 1980, Emmanuelle Sanchez, une jeune coiffeuse de Colomiers qui n’a pas réapparu depuis le 28 mai 2001, et Suzy Viguier, dont l’amant a perdu la trace dans une jolie maison du quartier de l’Ormeau à Toulouse, au matin du 27 février 2000, n’ont jamais figuré parmi les victimes potentielles du sérial killer.
Huit ans après la dernière disparition, la mort des six jeunes femmes ne laisse plus guère de doute, mais les enquêtes sont closes ou en passe d’être bouclées. Leurs probables meurtriers courent toujours.
«Rencontre Avec Pat». Ces trois petits mots retrouvés sur l’agenda d’Hélène Loubradou, au lendemain du 16 août 1989 alors que la jeune femme de 26 ans demeure introuvable, à la clinique d’Aufréry à Balma où elle réside suite à une tentative de suicide, déboucheront sur la réouverture de l’enquête en 2002.
Pour les gendarmes «Pat», pourrait bien être le sinistre Patrice Alègre. A moins qu’il ne s’agisse de Patricia, une amie de la jeune femme ?
A 29 ans, Corrine Lazzari était une aide-soignante sans histoire particulière jusqu’à ce que sa Renault 20 blanche soit retrouvée abandonnée à Labarthe-Inard, près de Cazères le 2 mars 1992. Un homme de 50 ans, originaire de cette commune et incarcéré pour des viols en série a longtemps fait figure de suspect numéro 1. L’enquête a également été rouverte sans succès, en 2002, dans le sillage de l’affaire Alègre. Le 8 décembre 1986, Martine Escadeilhas, 24 ans est sur le palier de son appartement de la rue Tolosane à Ramonville lorsqu’elle est probablement victime d’une sanglante agression. Les traces de sang retrouvé dans l’escalier et la description par un témoin d’un homme présentant une calvitie sur les lieux de la disparition déboucheront , là encore, sur l’ouverture d’investigations complémentaires pour tenter de confondre Patrice Alègre.
La dernière à avoir aperçu Monique Réjembeau vivante, le 4 janvier 1980 vers 11 heures du matin, est une boulangère de la route de Narbonne avec qui la jeune femme de 24 ans, a échangé un bonjour avant de monter dans sa voiture. Huit jours plus tard, le véhicule sera retrouvé vide, sur les allées Jules Guesde. L’impact de balle qui troue une des portières, laisse d’emblée présager le pire.
Dans quelques jours, les enquêteurs transmettront au parquet lesreésultats de leurs investigations sur la disparition d’Emmanuelle Sanchez (lire encadré), et cette année, s’ouvrira le procès de Jacques Viguier, accusé de l’assassinat de son épouse Suzy. Peut-être la dernière chance d’éclaircir les circonstances d’au moins une des six mystérieuses disparitions.
Pas de crime sans cadavre
«Une disparition ,c’est toujours inquiétant. On peut toujours imaginer que c’est le fait d’un maniaque. Mais on ne peut jamais exclure totalement que les gens aient simplement voulu changer de vie. Chaque jour, des gens disparaissent sans laisser d’adresse » , explique un enquêteur de police.
L’enquête sur la disparition d’Emmanuelle Sanchez (photo ci-dessus), le 28 mai 2001 à Colomiers, bouclée dans quelques jours, illustre la difficulté d’élucider certaines disparitions : elles sont suspectes par des faisceaux de présomption, mais l’absence de cadavre ne permet pas de conclure à un crime. Les enquêteurs ont fouillé plusieurs puits et points d’eau autour de Cornebarrieu après qu’un criminel eût reconnu plusieurs meurtres de femmes dont il avait dissimulé le corps dans des puits en Languedoc-Roussillon. Ils ont également entendu Francis Cappelleri. Ce pervers sexuel, condamné à plusieures reprises pour des agressions mineures est incarcéré depuis octobre 2004 pour le viol et le meurtre de Lucie Gabarrocca, une jeune femme d’Aussonne, de 19 ans, le 10 juillet 2001. En dépit de forte présomptions, il n’a jamais avoué être responsable de la disparition d’Emmanuelle Sanchez.
La fillette réapparaît
Toutes les disparitions ne demeurent pas inexpliquées et certaines se soldent même par d’heureux dénouements. Le 19 août 1996, vers 12 h 30, la petite Fatima fut contrainte à monter dans une voiture alors qu’elle faisait des courses en compagnie de sa sœur au centre commercial Basso-Cambo à Toulouse. Les témoins décrivent une voiture blanche conduite par un homme de couleur.
L’enquête qui s’intéresse dans un premier temps aux relations conflictuelles qui opposent le père de la fillette à sa belle-famille ne débouche finalement sur rien. Quant aux éventuels mobiles crapuleux du rapt, ils ne résistent pas à l’absence de demande de rançon.
Le 29 septembre, soit plus de trois semaines après l’enlèvement, l’enquête est au point mort lorsqu’un habitant de Labarthe-Inard, à près de 80 km de Toulouse, a la surprise de voir une fillette descendre d’un véhicule blanc circulant tous phares allumés en plein jour.
Lorsqu’il sort de sa maison, il découvre la petite fille qui vient d’être recueillie par son voisin.
Fatima est correctement vêtue et ne paraît nullement choquée, ce que confirme rapidement les examens effectués à l’hôpital de Saint-Gaudens…