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Keshinee: Le 12/09/2025 à 09:50 | MAJ à 12/09/2025 à 09:53
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TOURISME
Publié : Le 12/09/2025 à 09:50 | MAJ à 12/09/2025 à 09:53
Par : Dooshina Appigadu

À compter du 1er octobre 2025, chaque touriste âgé de 12 ans et plus séjournant à Maurice devra s’acquitter d’une « Tourist Fee » obligatoire de 3 € par personne et par nuit. Annoncée dans le budget 2025/2026, cette taxe sera collectée par les fournisseurs d’hébergement – hôtels, maisons d’hôtes et autres structures – avant d’être reversée à la Mauritius Revenue Authority. L’objectif : soutenir le tourisme durable et renforcer les infrastructures sur l’île.

Mais cette initiative suscite déjà des inquiétudes au sein de l’industrie touristique. Bissoon Mungroo, président de l’Association des petits et moyens hôtels, estime que cette mesure envoie un « signal négatif » pour le secteur. « Du 1er octobre à l’année prochaine, tous les contrats ont été renouvelés à un certain prix. Ce ne sera pas facile pour les touristes moyens qui séjournent une ou deux fois dans leur vie dans des hôtels deux ou trois étoiles, car ils ont un budget limité », explique-t-il.

« Avec le coût de la vie à Maurice, c’est très difficile d’absorber le Tourist Fee », martèle Bissoon Mungroo.

Alors que le ministère du Tourisme prévoit un afflux de 1,3 million de visiteurs pour 2025, Bissoon Mungroo met en garde : « Il existe des destinations parallèles vers lesquelles la clientèle peut se tourner si Maurice devient trop coûteuse ». Il dénonce également des problèmes structurels persistants : manque de main-d’œuvre, service clientèle en déclin et barrière linguistique qui s’accentue. Avec un euro équivalant désormais à Rs 54, les petits opérateurs se retrouvent confrontés à une marge de manœuvre très réduite.

Par ailleurs, les acteurs de l’informel attendent des clarifications de la Mauritius Revenue Authority sur les modalités de collecte de la « Tourist Fee ». Mathieu Appasamy, président de l’Association des Acteurs de la Location Saisonnière de l’Île Maurice, alerte : « Il ne faut pas que seuls ceux qui ont des permis se retrouvent à devoir payer cette taxe. Dans notre secteur, environ 90 % des opérateurs fonctionnent sans licence », souligne-t-il.