La transition plastique de Maurice revient au centre du débat après la décision du Conseil des ministres d’autoriser temporairement certains plastiques non biodégradables. Alors que certains y voient un recul, l’industrie, à travers l’Association des Manufacturiers Mauriciens (AMM), affirme au contraire que le pays poursuit une transition structurée, fondée sur la donnée et alignée sur les réalités locales.
L’AMM rappelle que Maurice dispose désormais d’une stratégie claire : la Roadmap for a Plastic Pollution-Free Mauritius, élaborée avec le gouvernement, l’industrie, les ONG et des experts. Depuis quatre ans, le moratoire sur certains plastiques a permis de retirer de nombreux produits à usage unique, d’accélérer l’éco-conception et de réduire les tonnages destinés à l’enfouissement. La prolongation vise surtout des emballages alimentaires pour lesquels aucune alternative viable n’existe encore, comme les yaourts, les margarines ou les viandes sous vide, un enjeu de sécurité alimentaire.
La nouveauté majeure concerne l’intégration des importateurs, responsables de près de 80 % des produits alimentaires consommés à Maurice. Pour l’AMM, ce level playing field permettra enfin une transparence commune et des données fiables pour orienter les plastiques vers les bonnes filières de valorisation.
La Roadmap introduit aussi un pilotage par la donnée, inspiré des standards internationaux. Les déclarations obligatoires permettront de connaître précisément ce qui est produit, importé, consommé et recyclable, afin de structurer les futures filières locales.
L’industrie mauricienne affirme d’ailleurs avoir déjà amorcé sa mutation : réduction d’emballages, programmes d’éco-conception, réintroduction de plastiques recyclés dans la production, projets pilotes de vrac et dizaines de tonnes évitées par plusieurs entreprises.