Israël a intensifié ses frappes aériennes ce lundi à Gaza, où le nombre de morts augmente rapidement, et les États-Unis ont conseillé à Israël de retarder une invasion terrestre prévue afin de disposer de plus de temps pour négocier la libération des otages pris par les militants du Hamas.
Un troisième petit convoi humanitaire en provenance d’Egypte est entré à Gaza, où la population de 2,3 millions d’habitants manque de nourriture, d’eau et de médicaments sous le sceau israélien depuis deux semaines. Israël interdit toujours l’entrée de carburant et les hôpitaux de Gaza affirment avoir du mal à faire fonctionner les générateurs pour alimenter les équipements médicaux vitaux et les incubateurs pour bébés prématurés.
De lourdes frappes aériennes ont démoli des bâtiments à travers Gaza aujourd’hui, y compris dans les zones où les Palestiniens devaient chercher refuge, tuant des centaines de personnes et envoyant de nouvelles vagues de blessés dans des hôpitaux déjà bondés, selon des responsables palestiniens et des témoins. Après une frappe dans la ville de Gaza, une femme avec du sang sur le visage pleurait en serrant la main d’un parent décédé. Au moins trois corps gisaient dans la rue, dont un gisait dans un ruisseau d’eau grise.

On s’attend largement à ce qu’Israël lance une offensive terrestre à Gaza suite aux ravages brutaux du Hamas le 7 octobre dans les communautés du sud d’Israël. Cela fait craindre une extension de la guerre au-delà de Gaza et d’Israël, alors que les combattants soutenus par l’Iran dans la région mettent en garde contre une possible escalade, notamment en ciblant les forces américaines déployées au Moyen-Orient.

Les États-Unis ont exhorté le Hezbollah au Liban, soutenu par l’Iran, et d’autres groupes à ne pas se joindre au combat. Israël a fréquemment échangé des tirs avec le Hezbollah, armé de dizaines de milliers de roquettes. Des avions de combat israéliens ont frappé des cibles en Cisjordanie occupée, en Syrie et au Liban ces derniers jours.

Les États-Unis ont informé les responsables israéliens que retarder l’offensive terrestre attendue donnerait à Washington plus de temps pour travailler avec les médiateurs régionaux pour obtenir la libération des personnes capturées par le Hamas lors de son incursion meurtrière, selon un responsable américain.

Le responsable, qui a requis l’anonymat pour discuter des discussions privées, a déclaré qu’il n’était pas clair dans quelle mesure cet argument « ferait bouger les choses » dans la pensée israélienne. Le Hamas a libéré une Américaine et sa fille adolescente la semaine dernière dans le cadre de ce qu’il considère comme un geste humanitaire négocié par le Qatar.

Des chars et des troupes ont été massés à la frontière de Gaza, et Israël affirme avoir intensifié ses frappes aériennes afin de réduire les risques pour les troupes lors des prochaines étapes. Une excursion terrestre est susceptible d’augmenter considérablement le nombre de victimes dans ce qui est déjà de loin la guerre la plus meurtrière des cinq guerres menées entre Israël et le Hamas en moins de 15 ans.