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Jessila: Le 26/01/2021 à 09:57 | MAJ à 26/01/2021 à 09:57
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Publié : Le 26/01/2021 à 09:57 | MAJ à 26/01/2021 à 09:57
Par : Jessila

Le Federal Bureau of Investigation américain avait saisi la justice de Maurice afin d’alerter l’African Network Information Centre (Afrinic) sur le scandale de plus de 50 millions de dollars. L’enquête avait épinglé un haut responsable d’alors et l’affaire référée au CCID mauricien pour enquête. Un exercice qui est toujours en cours. Afrinic vient de publier un audit de ses ressources.

Maurice est étroitement lié à cette affaire. D’abord, c’est à partir d’un ordre de la Cour suprême mauricienne, sur une demande du FBI américain, qu’une enquête formelle avait été initiée.

De plus, c’est à Maurice qu’a eu lieu, le 13 décembre 2019, l’audience disciplinaire qui a vu le limogeage d’un haut responsable d’alors d’Afrinic, Ernest Byaruhanga. Il est accusé d’avoir détourné et vendu illégalement des adresses IP appartenant à la base de données WHO-IS d’AFRINIC et valant plus de 50 millions de dollars. Enfin, c’est au CCID mauricien que l’affaire a été référée pour une enquête approfondie.

Cette semaine, Afrinic a publié son rapport d’audit. Le document confirme le scandale et explique le détournement.

Une adresse IP est indispensable pour héberger tout site web. Il existe des adresses IP de version 4, c’est-à-dire comprenant quatre nombres compris entre 0 et 255, séparés par des points, et des adresses IP de version 6, soit pouvant être constituée de huit nombres et lettres séparés de deux points.

La version 4 est la plus prisée. Mais les quatre milliards d’adresses IP, sous cette version, ont déjà été attribuées. Leur achat et leur revente constituent une activité financière lucrative. Mais il y a aussi le commerce de spams à partir des blocs d’adresses IP version 4.

Pour la région Afrique, c’est Afrinic qui distribue les blocs de ces adresses IP en Afrique. En septembre 2019, le chercheur américain Ron Guilmette donne l’alerte après avoir découvert que des spams étaient envoyées depuis des adresses IP dormantes vendues en Afrique. L’Américain et des journalistes africains découvrent que les entreprises ou opérateurs de réseaux étrangers qui vendent les blocs d’adresses IP incriminés appartiennent à Ernest Byaruhanga ou à ses proches.

C’est là que le FBI entre en jeu, puis la cour suprême mauricienne.

L’audit a révélé que 2 371 584 adresses IP de version 4 ont été détournées du pool de ressources d’AFRINIC et attribuées à des organisations sans aucune justification. Jusqu’ici, 1 060 864 de ces adresses ont été récupérées. Le préjudice est supérieur à 50 millions de dollars, soit près de 2 milliards de roupies mauriciennes.

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