Des fuites d’hydrocarbures issues de l’épave d’un pétrolier, qui a coulé en 1980 au large de des Côtes-d’Armor, intoxiquent mortellement des oiseaux marins depuis l’hiver 2019, selon le syndicat Vigipol.
Le 7 mars 1980 au nord de l’île de Batz (Côtes-d’Armor), le pétrolier «Tanio» coulait après avoir été brisé en deux, à la suite d’une violente tempête. Sur les 28.6000 tonnes de pétrole que contenait le bateau, 10.000 se sont répandues en mer. 200 kilomètres de littoral ont été souillés. Mais 41 ans après le naufrage, de l’hydrocarbure s’échappe toujours de ce pétrolier, enfoui à 80 mètres de profondeur. En novembre 2019, plusieurs dizaines d’oiseaux blessés ou morts ont été trouvées sur des plages du Nord Finistère selon le syndicat breton Vigipol. Sur la période hivernale 2020-2021, «161 oiseaux mazoutés ont été dénombrés, dont 83 morts», indique au Figaro sa directrice, Sophie Bahé.
À la suite de la découverte de ces oiseaux mazoutés en 2019, la préfecture maritime de l’Atlantique a réalisé des investigations avec un sous-marin téléguidé. Elle a observé «quelques minimes fuites intermittentes d’hydrocarbure.» Après des analyses, le Centre de Documentation de Recherche et d’Expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux, a constaté «de grandes similarités entre l’hydrocarbure retrouvé sur les oiseaux et le fioul lourd du Tanio.», a annoncé la préfecture dans un communiqué le 21 janvier.
En septembre 2020, la Marine nationale a fait colmater des brèches présentes sur l’épave du Tanio. Les 6 et 7 janvier 2021, l’état de l’épave a de nouveau été contrôlé : «3 des 10 plaques, installées en septembre 2020 pour boucher des orifices de coque, ont depuis été arrachées par des engins de pêche.», a précisé la préfecture. De ce fait, l’hydrocarbure continue d’empoisonner les oiseaux marins