La rapport Sauvé dévoile l’ampleur des abus sexuels commis par des prêtres et des religieux depuis les années 50. En 70 ans, le nombre d’agresseurs a été évalué autour de 3 000. Le nombre de victimes dépasse, lui, les 330 000, en incluant les actes commis par des laïcs au sein des institutions de l’Eglise catholique.
“Au total, les violences sur mineurs dans l’Eglise catholique représente 4% du total des violences sexuelles en France, si l’on prend en compte uniquement en compte celles des clercs et des religieux et 6% avec les laïcs”, a précisé le président de la Commission, la Ciase, Jean-Marc Sauvé.
“Effroi” et “honte” de l’épiscopat
L’épiscopat a exprimé “sa honte” et son “effroi” demandant “pardon” aux victimes. François Devaux, co-fondateur de l’association “La parole libérée” aujourd’hui dissoute, en fait partie. “C_’est de l’enfer dont vous revenez, vous, membres de la Commission. Vous avez explorez les détails les plus sombres et les plus abjectes que l’homme sait parfois engendrer dans sa_ névrose\_. C’est bien dans les méandres les plus vicieux et insupportables que vous êtes descendus”, a t-il déclaré.
La Commission indépendante à l’origine du rapport a travaillé durant deux ans et demi, collectant des milliers de témoignages et épluchant les archives. Plus de 170 victimes ont aussi été auditionnées. Outre le diagnostic, des propositions ont été faites pour prévenir d’autres crimes, entendre les victimes mais aussi les indemniser.
“Immense chagrin” pour le pape François
Les associations “attendent des réponses claires et tangibles de la part de l’Eglise de France, par le biais de la Conférence des Evêques de France et la Conférences des religieux et religieuses de France”, peut-on lire dans un communiqué signé par six collectifs et deux victimes de violences sexuelles.
Le pape François a exprimé son “immense chagrin” après la publication du rapport. “Ses pensées se tournent en premier lieu vers les victimes, avec un immense chagrin pour leurs blessures et gratitude pour leur courage de dénoncer. Elles se tournent aussi vers l’Église de France, afin que, ayant pris conscience de cette effroyable réalité (…) elle puisse entreprendre la voie de la rédemption”, a déclaré le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, évoquant devant des journalistes la réaction du pape.